LausanneLe policier qui posait pouce levé devant le tag «RIP Mike» sera puni
En marge du procès des policiers accusés d’avoir tué un dealer nigérian, une photo problématique avait fait rebondir le débat sur le racisme à la police. L’agent en question a été identifié et sera sanctionné.

Existe-t-il un racisme systémique au sein de la police lausannoise ? Le débat avait fait rage autour du procès des six agents impliqués dans l’interpellation de Mike Ben Peter, un dealer nigérian qui avait perdu la vie juste après un plaquage ventral controversé. Ils ont tous été acquittés. Lors du procès, une photo problématique avait circulé, d’un agent posant, le pouce levé, devant un tag à la mémoire de la victime.
La police lausannoise annonce avoir identifié le policier en question, et indique qu’il sera sanctionné. «Le conseiller municipal et le commandant condamnent fermement ce genre de comportement au sein du Corps de police», indiquent ces derniers dans un communiqué, précisant que de tels faits sont punis systématiquement.
L’homme est un ancien policier lausannois qui a quitté les forces de l’ordre en 2020, qui travaille désormais dans un autre service de la Ville. Il s’est annoncé spontanément. «Il a déclaré qu’il regrettait profondément son action, et qu’il n’avait pas pris conscience de la portée de son geste et de l’impact émotionnel sur la famille et les proches de Monsieur Mike Ben Peter, ainsi que sur l’image négative pour la police en général», mentionne le communiqué.

Les militants antiracistes étaient présents en nombre lors du procès.
Formation et poursuites pénales
«A aucun moment, le conseiller municipal, le commandant ou son état-major n’ont eu connaissance de ces faits» avant la diffusion de la photo dans l’émission Mise au Point de la RTS le 11 juin 2023, ajoutent les autorités, qui «tiennent à rappeler que des comportements racistes ou discriminatoires n’ont pas leur place» à la police. Les cas qui sont portés à leur connaissance sont poursuivis systématiquement, et les situations pénales dénoncées à l’autorité compétente, précise-t-elle.
«En parallèle, de telles situations font systématiquement l’objet de l’ouverture d’une procédure administrative», ajoute-t-elle, mentionnant encore que «la question du racisme et des minorités sont des sujets sur lesquels les policières et les policiers sont sensibilisés et formés dès l’Académie de police, puis dans les corps et au travers de l’Institut suisse de police.»