Lutte contre la pauvreté: Pour un salaire minimum de 23 francs dans le canton de Vaud

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Lutte contre la pauvretéPour un salaire minimum de 23 francs dans le canton de Vaud

Après l’échec de 2011, une vingtaine d’organisations lancent la récolte ce vendredi pour introduire une rémunération plancher, à l’instar du Jura, Neuchâtel ou Genève.

Eric Felley
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Eric Felley
Dans le secteur du nettoyage on trouve des personnes touchées par les bas salaires.

Dans le secteur du nettoyage on trouve des personnes touchées par les bas salaires.

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Ce vendredi, une vingtaine d’organisations vaudoises ont fait une récolte de signatures pour introduire un salaire minimum de 23 francs l’heure dans le Canton de Vaud. Cette coalition réunit des syndicats, des partis, des associations et mouvements. Il lui faudra trouver les 12 000 signatures valables pour que le peuple vaudois se prononce à nouveau. En 2011, une première tentative avait échoué d’un cheveu pour ainsi dire, d’un pourcent (51% de non).

10% des salariés concernés

Depuis, en Suisse romande, les cantons de Neuchâtel (2011), du Jura (2013) et de Genève (2020) ont accepté un salaire horaire minimal. Dans le Jura, il est cette année de 20 fr. 60 et à Neuchâtel de 20 fr. 77. Celui de Genève était de 23 francs en 2020, il est passé à 24 francs cette année. Selon le communiqué du comité unitaire: «Un peu moins de 10% des salariés vaudois sont à bas salaires et un peu moins de 8% sont à considérer comme working-poors. (…) Les bénéficiaires immédiats de ces initiatives sont les salariées et les salariés de l’industrie alimentaire et manufacturière, de nettoyage et conciergerie, des services à la personne, du commerce et de l’hôtellerie-restauration».

Le comité a lancé en fait deux initiatives populaires, l’une pour ancrer le principe dans la Constitution, l’autre pour définir le niveau du salaire à 23 francs avec son dispositif d’indexation. La loi prévoit des exceptions et des dérogations (pour l’agriculture par exemple) sur le modèle des autres cantons. «Ce nouvel outil de lutte contre la pauvreté complète les conventions collectives de travail (auquel il s’applique également) et les prestations complémentaires aux familles».

Contestation patronale

Notons que sur le plan national, cette politique cantonale est contestée par une motion du patronat, qui a été acceptée, mais qui n’a pas encore force de loi. Le Tribunal fédéral avait rejeté en 2017 les recours formés à l’encontre de la fixation du salaire minimum dans le canton de Neuchâtel. «Cette mesure de politique sociale, qui vise en particulier à lutter contre le phénomène des «working-poors», s’avère conforme avec le principe constitutionnel de la liberté économique et avec le droit fédéral» avait écrit le TF.

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