InterviewNicola Sirkis: «Notre tournée des stades a été bénie des dieux»
Indochine propose de revivre son «Central Tour» au cinéma en IMAX ce week-end. Coup de fil à son chanteur, qui sera présent à la projection de Genève samedi 26 novembre.
- par
- Fabio Dell'Anna
Indochine marque de nouveau les esprits. Après six concerts exceptionnels l’été dernier en France qui ont attiré 417 799 spectateurs, le groupe français continue de célébrer ses 40 ans de carrière au cinéma. Nicola Sirkis et ses compères ont été filmés par 22 caméras certifiées IMAX lors de leur performance à Lyon, le 25 juin 2022. Ils ont décidé de projeter leur «Central Tour» dans plus de 450 salles obscures cette semaine. Un record pour un événement musical!
Lematin.ch a vu le résultat en avant-première, et le live est impressionnant. La luminosité, la colorimétrie et le contraste sont sublimés pour des résultats inégalés de réalisme. Le son puissant et vibrant est diffusé de manière ultraprécise. Indochine crève l’écran. Ce show pourra être vu le 26 novembre à Genève au cinéma Balexert. Le groupe y fera même une apparition. Avant cette séance spéciale, Nicola Sirkis a accepté de revenir sur cette célébration hors du commun.
Quel effet ça fait d’être le premier groupe au monde à proposer un concert filmé et diffusé au cinéma avec un tel procédé IMAX?
C’est une super fierté d’offrir ce show au public qui nous suit envers et contre tout depuis quarante-et-un ans. C’est une fierté pour nous aussi en tant que groupe francophone. C’est génial. Avant d’accepter ce concept, nous avions pensé à beaucoup d’autres options. On a refusé de faire un DVD, car il se passe tellement de choses durant le show que les gens sont toujours déçus à la fin. Avec le procédé IMAX, nous sommes partout à la fois. Nous sommes spectateurs à partir de tous les endroits du stade. C’est incroyable!
Combien de temps cela a-t-il pris pour arriver à ce résultat?
Trois ans de travail pour monter les concerts du stade et trois ans et demi pour le mixage et le montage.
Le résultat en salle est si prenant que les spectateurs n’hésitent pas à se lever et à bouger.
Nous avons un public incroyable. Toutes les salles de cinéma ont reçu un cahier des charges assez précis par rapport au son. Bien entendu que ce ne sera jamais comme un concert, mais on a voulu recréer au mieux cette ambiance pour que ce soit le plus immersif possible. On a fait une projection presse il y a une semaine, ce n’était pas pareil. (Rires.)
Comment est né ce projet spectaculaire?
Nous avons la chance d’avoir une équipe qui nous suit sur des projets un petit peu fous. La maison de disques n’a même pas eu l’idée de se dire: «Ah tiens, ce groupe fête ses 40 ans, on va essayer de faire quelque chose.» C’est nous qui avons tout amené sur le plateau: six stades avec cet écran central… Quand je suis arrivé avec le premier projet, tout le monde tapait un peu du pied. (Rires.) Finalement, les gens y ont cru et le résultat est là.
Vous n’avez rencontré aucun problème?
Cette tournée des stades a été bénie des dieux. Il y a d’abord eu le Covid, puis des problèmes d’infrastructure par rapport aux écrans… À chaque étape ça aurait pu capoter. Même au niveau météo. Juste avant le concert de Lyon, il a plu. On pensait qu’il y aurait à nouveau des averses alors que c’était le seul jour de captation. Nous avons été chanceux. Sans oublier que le public a été fidèle. C’était complet depuis le début. Pendant un an et demi, toutes les personnes ont gardé leur place.
De quoi êtes-vous particulièrement fier sur cette tournée?
Cela a été un plaisir de jouer au milieu du stade et de démontrer que l’on peut faire un concert d’une telle envergure sans se foutre de la gueule des gens au niveau des prix des billets. Nous avons été honnêtes jusqu’au bout. Le but d’Indochine n’a jamais été de s’enrichir. Malheureusement nous n’avons pas pu nous déplacer énormément. Nous voulions donner un souvenir incroyable aux personnes qui allaient se déplacer. Il fallait donc des endroits avec de grosses infrastructures. Malheureusement les stades en Suisse ne le permettaient pas. C’était problématique surtout au niveau de la capacité d’accueil.
Vous avez invité plusieurs artistes sur scène pour ces shows…
Oui, Christine & the Queens nous a suivis sur les six dates. Il y a eu aussi Philippe Jaroussky, la Musique de la Garde Républicaine et Dimitri Bodiansky…
En parlant de Dimitri Bodiansky, quel effet cela vous fait d’invité un ancien membre d’Indochine sur scène?
C’était iconique pour beaucoup de gens. Il n’y a pas forcément beaucoup de personnes qui le connaissent, car une partie de notre public a commencé à nous suivre à partir des années 2000. Cette surprise a plu à tout le monde. Dimitri est mon meilleur ami, c’est plutôt agréable de partager la scène avec lui. Lou, la fille de Stéphane (ndlr.: son frère jumeau décédé) était aussi avec nous à ce moment-là. C’était un bon moment.
Vous allez faire exister le projet plus longtemps l’an prochain?
On aurait bien aimé repartir en tournée avec le même projet, mais il faut que ça reste exceptionnel. On a d’autres idées encore plus folles, on les dévoilera la semaine prochaine.