FootballRejoint à Winterthour, Servette égare encore deux points
Les Grenat menaient 1-3 à Winterthour à la 80e, mardi. Ils ont finalement concédé le nul (3-3). Problématique.
- par
- Daniel Visentini - Winterthour
Servette avait terminé 2023 en égarant deux points face à Lugano (de 2-0 à 2-2). Il commence 2024 de la même manière, laissant filer une victoire promise à Winterthour dans les dix dernières minutes. Les Grenats menaient encore 1-3 à la 80e, avant de plier deux fois, fébriles. Difficile de vraiment coller avec le haut du classement quand on marque deux ou trois buts sans pouvoir gagner…
C’est sur des ruptures que les Servettiens se sont montrés efficaces à la Schützenwiese. Pas dans le jeu. C’est déjà ça, et ça aurait suffi sans les égarements collectifs dans les temps faibles, quand toute la cohésion se délitait, sur les côtés par exemple, souvent sur le flanc de Mazikou.
Sans Bedia, une autre organisation
À Winterthour, le premier contre a été limpide. Kutesa avait oublié Antunes au début de la rupture, mais son débordement sur la gauche et son centre parfait pour Guillemenot étouffaient toute critique. Servette avait retrouvé des couleurs, il installait alors son jeu. Pas de fioritures, pas d’occasions invraisemblables. Sans Bedia et avec un Crivelli pas encore à 100% et sur le banc, les Grenat sont privés d’un point d’ancrage devant. Ça n’enlève rien aux qualités de Jérémy Guillemenot, c’est juste un autre profil.
Ça suppose des ajustements. Guillemenot occupe bien le poste, mais en bougeant, en se décalant, en créant des espaces et en tentant de combiner avec Antunes, juste derrière lui. Adaptation, intelligence du mouvement. C’est après une pression de Winterthour que tout s’est emballé. Une deuxième rupture servettienne, tout aussi chirurgicale. Cette fois, dans un premier élan, Stevanovic décalait Guillemenot sur la droite, qui délivrait un centre parfait pour Kutesa (30e 0-2). Justesse de la combinaison avec un Guillemenot qui s’excentre pour servir Kutesa, venu prendre l’axe. Servette a perdu Bedia mais sait s’organiser autrement, explorer d’autres séquences.
Théo Magnin, milieu de fortune
Rien ne fut folichon, mais il y avait un semblant de cohérence dans ce schéma-là. Entre deux fragilités, l’efficacité en rupture est une arme, oui. Mais ce Servette n’était pas dominant ni serein. Et marquer ne dit pas que les Grenat n’ont pas besoin d’un remplaçant à Bedia: il leur faut aussi une solution de ce type à disposition, en plus de Crivelli. Il faudrait aussi un défenseur central, en cas de pépin avec le duo Rouiller-Severin. Et, pour être complet, il faudrait encore un milieu de terrain.
Ce mardi, c’est Théo Magnin qui a épaulé Cognat dans l’axe: Ondoua était suspendu et Douline est toujours blessé. Latéral droit de formation, Magnin a été irréprochable à ce poste. Mais ça dit aussi les limites du contingent grenat. Il se dit qu’un attaquant et un défenseur devraient arriver très bientôt. C’est nécessaire.
Parce que Servette marche sur une corde raide. Avec la qualité présente dans ses rangs, il sait faire la différence. Après avoir concédé le 1-2 (Schneider, 64e), pas trop de flottement. C’est encore sur une forme de rupture que les Grenat ont fait la différence. Avec la justesse de Guillemenot sur une remise pour Bolla, et la finesse du Hongrois pour conclure (71e 1-3). Mais à cause d’égarements récurrents, Winterthour a su contraindre les Grenat au nul. Avec une tête de Turkes, d’abord (81e 2-3), et enfin la punition, ce but de Gantenbein (89e 3-3) qui laisse Servette face à sa suffisance.