Le pire tueur en série russe veut combattre en Ukraine

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Guerre en UkraineLe pire tueur en série russe veut combattre en Ukraine

Assassin de plus de 80 femmes, Mikhail Popkov a postulé pour rejoindre la milice paramilitaire Wagner.

Renaud Michiels
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Renaud Michiels
Surnommé le «loup-garou», Mikhail Popkov a été condamné deux fois à la prison à perpétuité.

Surnommé le «loup-garou», Mikhail Popkov a été condamné deux fois à la prison à perpétuité.

AFP

Mikhail Popkov a été condamné pour 78 assassinats de femmes. Il en a avoué 83 et en a probablement commis plus encore. Mais le pire tueur en série vivant de l’histoire russe veut tuer encore, mais cette fois des «ennemis». Il veut s’engager dans la milice Wagner et partir combattre en Ukraine.

La proposition d’Evgueni Prigojine, patron du groupe paramilitaire, est désormais bien connue. Il engage des prisonniers dans sa milice et, s’ils sont toujours en vie après six mois au front, ils sont libérés de toute peine et retrouvent la liberté. Mais pas sûr qu’une candidature d’un profil comme celui de Mikhail Popkov avait été anticipée.

Dimanche, le tueur en série de 58 ans est apparu sur la télévision d’État. Lors d’une interview réalisée dans sa prison, située près du Kazakhstan, il dit sa volonté de combattre les Ukrainiens.

«Quel est votre rêve?» lui demande-t-on. «M’enrôler dans l’armée», réplique le prisonnier, relate BFMTV. Avant de relativiser: «Si je dis que c’est mon désir, je ne serais pas tout à fait sincère. Après tout, c’est pas un jeu vidéo, c’est pas un roman, une histoire de superhéros.»

Il craint le froid

Dans un passage étonnant, le tueur dit ensuite sa peur du froid. «Pour être honnête et objectif, si on me fait attendre encore pendant la période janvier-février, la période la plus froide – pour moi, le gel, y’a pas pire – là je signe tout de suite.»

L’homme dit ensuite sa conviction qu’il s’adapterait facilement et met en avant ses qualités. «Si je pense à mon profil militaire, je crois que c’est recherché en ce moment. Bien sûr, les techniques sont un peu plus modernes, ces temps-ci, mais même si je suis en prison depuis dix ans, je ne pense pas avoir trop de mal à m’y remettre», avance-t-il.

Surnommé le «loup-garou» ou «le fou d’Angarsk», Mikhail Popkov a sévi durant une vingtaine d’années, de 1992 à 2012, dans la ville sibérienne d’Angarsk et sa région. Marié, père d’une fille, il y travaillait comme policier.

Tuées, violées, mutilées

Le tueur agissait souvent de nuit, en uniforme et avec sa voiture de fonction. il repérait des femmes seules et proposait de les raccompagner. Mais il les entraînait dans des endroits isolés. Là, il les forçait à se déshabiller et les tuait avec toutes sortes d’armes – couteaux, haches, tournevis, battes de baseball. Le sadique violait ensuite parfois les cadavres et les mutilait atrocement.

Arrêté en 2012, il a prétendu avoir agi par haine des prostituées ou femmes jugées frivoles. Le prédateur s’est en réalité attaqué à toute femme seule, qu’il s’agisse d’une travailleuse du sexe, d’une femme sortant d’un bar ou d’une promeneuse. Ses victimes avaient de 16 à 40 ans. Le «loup-garou» a écopé deux fois de la prison à perpétuité.

À en croire les médias locaux, la candidature du tueur en série serait étudiée. On sait aujourd’hui de plusieurs sources fiables que les détenus sortis de prison pour rejoindre Wagner sont envoyés en première ligne, réellement utilisés comme chair à canons. Bien peu survivent. Mais les autorités russes peuvent-elles réellement prendre de risque d’enrôler Mikhail Popkov, avec une possibilité qu’il se retrouve dans six mois dans la nature, libre? On se permet d’en douter.

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