ConjonctureLe Covid fait plonger le PIB suisse en 2020
Le produit intérieur brut a reculé de 2,4% en 2020. La faute à la pandémie qui a affecté certains pans de l’économie. Le revenu national brut a lui aussi chuté.
Le Covid-19 a eu de lourdes conséquences sur le produit intérieur brut de la Suisse l’an dernier. En effet, le PIB a reculé de 2,4% en 2020 par rapport à l’année précédente, annonce l’Office fédéral de la statistique. La crise a particulièrement affecté certains pans de l’économie du pays, souligne l’OFS dans un communiqué jeudi.
La pandémie a en effet mis à mal le rôle de soutien à l’économie des dépenses de consommation finale des ménages. Ces dépenses ont reculé de 3,7% (contre +1,4% en 2019), du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Les restaurants et hôtels, les transports, l’habillement, ainsi que les loisirs et la culture ont été frappés par d’importantes baisses, souligne l’OFS. En revanche, les dépenses alimentaires et, dans une moindre mesure, de santé ont progressé.
Investissements en fort recul
Les investissements ont également fortement reculé (–1,8%) en 2020 (+0,6% en 2019). Ce résultat s’explique par un fort ralentissement des investissements en biens d’équipement (–2,5%). Le secteur de la construction s’en est mieux sorti avec une contraction de 0,4% seulement.
Malgré la crise, les valeurs ajoutées de l’industrie chimique/pharmaceutique (+4,6%), du commerce (+2,1%) et des services financiers (+5,6%) ont progressé et ont heureusement pu soutenir l’économie suisse l’an dernier, relève encore l’OFS. Par contre, les branches d’activité «hébergement et restauration» (–41,8%), «transports et entreposage» (–19,2%), celles liées aux loisirs (–26%) et certaines branches de l’industrie manufacturière ont été frappées de plein fouet par les restrictions.
Le Revenu national brut en baisse également
Le Revenu national brut (RNB) à prix courants, qui mesure la somme des revenus nets perçus par les entreprises et les ménages établis en Suisse, a également reculé de 2,9% l’an dernier. Ce résultat est en ligne avec la baisse du PIB à prix courants (–2,9%).
Ce repli est dû aux baisses marquées des revenus de la propriété versés à l’étranger (–15,7%) et des revenus reçus de l’étranger (–17,8%), explique l’OFS. Ces baisses s’expliquent par les forts reculs enregistrés au niveau des intérêts et des dividendes reçus du reste du monde et versés au reste du monde. À noter, par ailleurs, les revenus liés aux investissements directs sont en forte croissance. Enfin, les rémunérations versées à des non-résidents enregistrent une baisse de 2,3% qui s’explique en grande partie par le chômage partiel.
Productivité du travail en hausse
Quant à la productivité horaire au travail, elle a tenu le choc l’an dernier. Son évolution est même positive (+1,4%), relève l’OFS. «Les mesures sanitaires, qui ciblaient essentiellement les contacts entre les personnes, ont eu un impact plus important sur l’intrant en travail que sur la production», explique-t-il. En effet, la baisse du nombre d’heures effectives de travail (–3,7%) est supérieure à la décroissance du PIB (–2,4%). Ce qui suggère que l’économie suisse a pu s’appuyer sur des méthodes innovantes pour limiter les conséquences négatives des restrictions, conclut l’OFS.