Hockey sur glaceDubé: «DiDo est très content que Rathgeb vienne à Fribourg»
Le directeur sportif et entraîneur des Dragons est revenu sur la signature de son nouveau joueur ainsi que sur sa situation paradoxale au sein du club.
- par
- Ruben Steiger
À l’approche de la première trêve internationale du championnat, le marché des transferts bat son plein. Jeudi, c’est Fribourg-Gottéron qui a réalisé un gros coup en enrôlant Yannick Rathgeb, l’un des arrières suisses les plus courtisés, pour une durée de cinq ans.
Grâce à cette signature, le secteur défensif des Dragons affiche déjà presque complet pour la saison 2024-2025 (8 contrats signés). Christian Dubé, entraîneur et directeur sportif - pour quelques mois encore - de Fribourg, a évoqué les retrouvailles entre Chris DiDomenico et Yannick Rathgeb ainsi que sa situation paradoxale au sein du club.
Quelles sont les réflexions qui ont mené à l’engagement de Yannick Rathgeb?
En Suisse, ce type de joueurs ne courent pas les rues. C’est un défenseur d’impact dont la moyenne de points oscille entre 20 et 30 chaque saison. Il fait preuve d’une certaine régularité. C’était l’une de nos priorités car on estime qu’il va renforcer notre secteur défensif. On est vraiment très heureux de pouvoir compter sur lui pour les cinq prochaines saisons.
Est-ce que cette arrivée offre une plus grande liberté à Gottéron sur le choix du sixième étranger pour l’an prochain (Borgman, DiDomenico, Wallmark, Sörensen et De la Rose sont déjà sous contrat)?
La situation autour de cette sixième place dans notre contingent de joueurs importés dépend du poste de gardien, car Reto Berra arrive en fin de contrat. S’il ne signe pas chez nous, on va probablement miser sur un dernier rempart étranger. Si on s’entend avec Reto sur une prolongation de contrat, les choses deviendront plus ouvertes. Mais pour moi, une équipe de hockey se construit par sa défense. L’arrivée de Yannick Rathgeb ne signifie donc pas que je vais lancer le prochain championnat avec un seul arrière étranger.
Puisque vous évoquez le cas Reto Berra, où en sont les discussions?
Le dossier avance. On a déjà eu plusieurs discussions tous les deux. Reto réfléchit de son côté et regarde les options qui s’offrent à lui.
Avec cet engagement, Yannick Rathgeb et Chris DiDomenico seront coéquipiers. Comment l’attaquant canadien a-t-il réagi?
Plusieurs personnes m'en ont parlé (rires). C’est là que les gens doivent comprendre que les conflits qui se déroulent sur la glace, aussi virulents soient-ils, restent sur la glace. Deux joueurs qui se chahutent pendant un match peuvent totalement jouer ensemble ensuite. Je vous donne l’exemple de Simon Gamache et Shawn Heins. Les deux avaient un passif commun et étaient les meilleurs amis du monde lorsqu’ils se sont retrouvés dans la même équipe. DiDo est très content que Rathgeb vienne à Fribourg.
En tant qu’entraîneur, vous aurez deux caractères bouillants dans le vestiaire. N’est-ce pas un risque?
Je n’en vois aucun. Pour DiDo, tout le monde m’a posé cette question quand on a annoncé son retour à Fribourg. Il montre depuis le début de la saison qu’il n’y a aucun problème. Et je n’ai aucun doute concernant Rathgeb, je suis convaincu que ce sera un joueur facile à diriger.
Vous êtes toujours directeur sportif, vous construisez donc l’équipe 2024-2025 tout en sachant que vous allez bientôt céder votre poste. Comment vivez-vous cette situation paradoxale?
Je fais mon travail exactement de la même manière qu’auparavant. La bonne nouvelle, c’est que je construis un groupe en sachant que j’en serai l’entraîneur. Je signe des joueurs que je vais coacher et que j’ai envie de coacher. Je prépare la meilleure formation possible pour nous donner une chance de vivre la saison la plus aboutie possible.
À court terme, avec tous ces contrats déjà signés, votre successeur n’aura pas la possibilité d’apporter sa patte à l’équipe. Voyez-vous cela comme un problème ou comme une façon de faire une transition en douceur?
Il y a effectivement plusieurs manières de considérer les choses. Il faut d’abord analyser l’état dans lequel se trouve l’équipe. Quand je l’ai reprise en tant que directeur sportif, j’avais dû effectuer beaucoup de changements car Fribourg sortait d’une saison compliquée et il fallait apporter une nouvelle dynamique. Actuellement, il n’y a pas des tonnes de choses à modifier. Tu cherches toujours à améliorer l’équipe, mais en observant le groupe actuel, on constate que presque tous les cadres se situent dans la meilleure période de leur carrière. C’est-à-dire entre 28 et 32 ans. Fribourg a tout pour bien faire et le nouveau directeur sportif prendra les rênes d’un club en bonne situation.