ActionDes forces spéciales suisses sont intervenues à Kaboul et Kiev
Le Détachement de reconnaissance de l’armée (DRA-10) a pris part au rapatriement de Suisses coincés en zones sensibles, nous révèle «Temps présent».
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«Temps présent», nous en apprend plus sur le rôle du Détachement de reconnaissance de l’armée (DRA-10).
Capture RTSSes missions relèvent du plus haut secret, même le Parlement n’est pas au fait de l’ensemble de son action: le Détachement de reconnaissance de l’armée suisse (DRA-10) a été mobilisé à deux reprises à l’étranger ces deux dernières années, nous apprend «Temps Présent».
La première s’est déroulée en août 2021, à Kaboul, lors du retour au pouvoir des talibans en Afghanistan. Un groupe de six soldats est alors dépêché sur place. Leur but: rapatrier toute une liste de personnes, parmi lesquelles les membres du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ainsi que leurs proches.
Sur place, les forces spéciales suisses peuvent compter sur le soutien de l’Allemagne, qui a fourni «l'entier de l'infrastructure et de la logistique» nécessaire au bon déroulement de l’opération. Mais dans l’enfer de Kaboul, des obstacles se sont tout de même dressés sur leur route. «Nous sommes arrivés (ndlr: à l’aéroport) et n'avions aucun moyen de transport», raconte sous couvert d’anonymat le chef du commando dans le reportage de «Temps présent».
Après s’être d’abord déplacés à pied, ils sont parvenus à remettre en état un véhicule avec l’aide des soldats allemands. Menée avec succès, la mission permettra finalement l’évacuation de 385 personnes.
Opacité critiquée
Le 24 février dernier, une dizaine de jours avant le début de l’invasion russe, c’est en Ukraine que le DRA-10 a été envoyé. L’objectif était premièrement de rester et de faire un «scénario d’hibernation» en fonction de l’évolution de la situation.
Mais face à l’avancée des troupes russes, il s’agissait désormais de procéder à l’évacuation des Suisses sur place. Les soldats assurent alors la sécurité tout au long d’une opération qui durera plusieurs jours. Mission accomplie pour le DRA-10.
À noter qu’aussi fondamentale soit son utilité, l’opacité qui entoure l’action des forces spéciales suisses fait grincer quelques dents à Berne. Selon «Temps Présent», le Parlement n’avait ainsi été informé qu’après coup des missions du DRA-10 en Afghanistan et en Ukraine.
Déjà mise à mal par les sanctions prises contre la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine, la neutralité helvétique suscite également des interrogations à ce propos, notamment si une mission du DRA-10 venait à mal tourner et que la Suisse devenait «partie prenante au conflit».