FootballLeandro Zbinden raconte sa première de rêve avec Young Boys
Habituel N°3, le Fribourgeois a profité des absences de David Von Ballmoos et Guillaume Faivre pour effectuer ses débuts en pro, mercredi face à Bâle.
- par
- Brice Cheneval
Une première apparition en pro reste un moment unique dans la carrière de chaque joueur. Mais toutes ne provoquent pas le même vertige. Leandro Zbinden (19 ans) est le premier à le reconnaître: il aurait pu connaître des débuts moins impressionnants. Le gardien fribourgeois a gardé les cages de Young Boys face à Bâle, mercredi soir, dans le sommet du championnat. «C’est le match le plus chaud de Suisse», se pince-t-il.
Habituellement N°3 en équipe première ou aligné avec les M21, Zbinden a profité des blessures pour se frayer un chemin vers ce choc. David Von Ballmoos touché à l’épaule et absent plusieurs mois, Guillaume Faivre indisponible jusqu’à fin janvier à cause d’une blessure musculaire au mollet droit, celui qui possède aussi la nationalité brésilienne a reçu les faveurs de David Wagner au détriment de Nicholas Ammeter (21 ans), prêté quelques semaines par Aarau.
Yo-yo émotionnel
Son baptême du feu n’est pas de ceux dont il a eu le temps d’en imaginer chaque seconde pendant des jours. Zbinden a appris sa titularisation le matin même de la rencontre. «Dans ma tête, je m’étais préparé à jouer depuis la veille, assure-t-il. Mais quand le coach est venu me voir pour me confirmer que j’allais jouer, je n’arrêtais pas de sourire.» S’ensuivent des heures de yo-yo émotionnel: «Sur le coup, la nervosité est montée très vite. Le coach m’a dit de rester calme, comme je le suis en M21 et aux entraînements. Puis les autres joueurs sont venus me voir, Guillaume (Faivre) et David (Von Ballmoos) m’ont envoyé une vidéo d’encouragement, donc la tension est redescendue, avant de remonter sur la route du stade. Elle est restée jusque dans les premières minutes du match.»
Cela s’est vu sur sa première intervention aérienne, où le ballon lui a échappé des mains, manquant d’offrir une grosse occasion à Arthur Cabral. «Je me suis mis beaucoup de pression sur cette sortie, reconnaît-il. L’entraîneur des gardiens m’avait dit qu’en cas d’erreur, je devais respirer bien fort à trois reprises. C’est ce que j’ai fait. Mes coéquipiers m’ont rassuré et j’ai assuré sur les ballons d’après, donc j’ai pris confiance.»
Face à la troisième attaque de Super League, Leandro Zbinden a vécu une soirée somme toute tranquille. Il n’a pas eu à réaliser un seul arrêt et ne pouvait pas faire grand-chose sur les seules occasions franches bâloises - le but de Liam Millar ainsi que le tir sur la latte de Matias Palacios. Son boulot s’est réduit à quelques sorties aériennes et des redoublements de passe. «Ce genre de match est très difficile, témoigne-t-il, car tu dois toujours te tenir prêt. J’ai essayé de rester connecté en parlant avec mes défenseurs.»
Les louanges de David Wagner
Même s’il n’est pas parvenu à maintenir sa cage inviolée, le Fribourgeois se dit satisfait de sa prestation: «Excepté ce premier raté, je m’en sors plutôt bien. Je ne pensais pas que ça se passerait aussi bien. C’est un moment que je n’oublierai jamais. Tout le monde m’a soutenu et j’ai été bien encadré par les joueurs d’expérience. Cette équipe m’a montré qu’elle avait confiance en moi, je m’y suis senti à l’aise.»
Ses propos sont étayés par les louanges de David Wagner en conférence de presse: «Comme nous l'espérions, il a fait un match très calme et ne s'est pas laissé déstabiliser par une petite incertitude.»
Produit de la formation d’YB, où il a débarqué en 2017 en provenance de Fribourg, Leandro Zbinden vit là un premier accomplissement. Les débuts sont réussis, reste à accomplir le plus dur: confirmer, semaine après semaine. «Maintenant que j’ai senti l’odeur de la Super League, je me sens plus tranquille», assure-t-il. L’enchaînement se profile à Lugano, dimanche.
Alors que Von Ballmoos et Faivre sont sur la touche et qu’Ammeter va retourner à Aarau à la fin du mois, Zbinden a l’horizon dégagé pour les semaines à venir. À lui d’en profiter. D’autant que son contrat actuel expire en fin de saison. Le jeune Suisso-Brésilien est à la croisée des chemins.