Football: Commentaire: le SLO n'a rien à perdre, Sion quasiment tout, mais...

Si on regarde les chiffres bruts, la culbute du FC Sion à l'échelon inférieur ne serait que d’une froide logique. Depuis un 2-2 arraché à Zurich à la fin du mois d'avril, les Sédunois ont perdu contre Winterthour (0-1), Servette (5-0), YB (0-2), Lucerne (1-2), Saint-Gall (4-0) et Stade Lausanne Ouchy (0-2). Goal-average partiel? 1 à 16. Le 1? Un penalty contre les Lucernois.

Le pire, c'est le bilan à Tourbillon de la troupe montée par la famille Constantin, avec seulement deux succès en 18 parties. Ce qui veut dire quand même que les Valaisans, qui ont obtenu 31 unités cette saison, ont marqué 21 points loin de leurs bases. Un motif d'espérance pour mardi soir, car le SLO, lui, n'est de loin pas souverain à la Pontaise. Et puis quand on connaît la capacité du FC Sion à se sortir de certains guêpiers par miracle, c’est sûr, il y aura match.

Le Stade Lausanne Ouchy est la meilleure formation de l'antichambre de l'élite en déplacement en 2022-2023. Son classement tombe toutefois au quatrième rang à domicile, avec 9 succès et 3 nuls en 18 rencontres. Mais attention, en début d'année, les Oscherins ont plusieurs fois pris beaucoup de buts sur le pré de la vénérable enceinte des Plaines-du-Loup et ça n'a pas dû échapper à Paolo Tramezzani. Le LS y a gagné 2-4, Wil 3-4, Schaffhouse 0-4 et Aarau 3-4, entre les mois de janvier et d'avril. Pas forcément anodin.

Les chiffres, on leur fait donc dire ce que l’on veut, surtout quand ça nous arrange. Et je ne vais pas vous refaire l'histoire du string, qui... À ce point-là de la saison, c'est surtout la tête qui dirige les pieds et, à ce petit jeu-là, les joueurs d'Anthony Braizat ont bien moins de raison de trembler à l'approche des 16 mètres que ceux du FC Sion. Parce que le SLO a tout à gagner dans l'affaire qui se jouera mardi soir à la Pontaise, tandis que les Valaisans ont beaucoup à y perdre.

Le Stade Lausanne Ouchy a pour vocation de révéler des joueurs et ça a bien marché pour tous les Zeki Amdouni et Brighton Labeau de ce monde. Teddy Okou est le suivant. YB et des clubs d'un peu partout sont sur le coup. Mais pour les autres? Une promotion de leur club actuel est clairement une occasion unique de jouer un jour en Super League. Sinon? Et bien sinon tant pis. Ce club n'était pas formaté il y a encore quelques années pour le football professionnel et un échec mardi ne changerait rien à son quotidien.

Pour le FC Sion, c'est juste l'exact contraire. Christian Constantin a menacé de tirer la prise en 2024, lassé de mettre une dizaine de millions de francs par an pour faire tourner la baraque. L'omni-président l'a un peu beaucoup fait pour essayer de mettre la pression aux autorités locales. Sa manière de vouloir attaquer tout le monde tous azimuts devant l'intégralité des tribunaux possibles et imaginables semble dire toutefois le contraire.

Un échappatoire pour cacher la faillite du côté sportif? Sûr. Mais que doivent penser des joueurs, souvent en transit en Valais, qui savent pour la plupart qu'ils sont susceptibles de ne plus être là dans deux jours? Ils n'ont d'autre pression que leur orgueil personnel et on a pu voir récemment que leur curseur était très bas à ce niveau-là. Même que certaines des «stars» ne sont déjà plus là...