Droit de grève au Royaume-UniDes syndicats contestent l’instauration d’un service minimum
Au Royaume-Uni, le gouvernement a instauré une loi qui concerne certaines professions. Les syndicats estiment que le texte veut les dissuader de demander «de meilleures conditions de travail».
La fédération syndicale britannique TUC a annoncé avoir entamé une procédure devant l’Organisation internationale du travail (OIT), pour contester une loi récemment adoptée par la majorité conservatrice instaurant un service minimum en cas de grève.
«Le droit de grève est fondamental», et «cette nouvelle loi n’a pas pour objectif de préserver les services publics, il s’agit de nous remettre à notre place et de nous dissuader de demander» de meilleures conditions de travail, a dénoncé, lundi, Paul Nowak, secrétaire général de la TUC.
La fédération, qui tient son congrès annuel à Liverpool jusqu’à mercredi, avait annoncé la procédure dimanche, jugeant que cette législation était «très loin» des normes juridiques internationales. Une porte-parole de la TUC a précisé, lundi, qu’un rapport avait été déposé devant les instances onusiennes vendredi dernier.
Un «équilibre raisonnable»
Fin juillet, le Parlement britannique avait adopté une loi instaurant un service minimum en cas de grève dans certaines professions, en particulier dans la santé ou les services d’incendie et de secours. La disposition avait été introduite par le gouvernement conservateur, alors que depuis plus d’un an, les grèves pour les salaires se sont multipliées dans de nombreux secteurs face à l’inflation.
«Nous pensons qu’il doit y avoir un équilibre raisonnable entre la capacité des travailleurs à faire grève et les droits du public, qui travaille dur et s’attend à ce que les services essentiels pour lesquels il paie soient disponibles lorsqu’il en a besoin», a réagi l’exécutif lundi.
La Haute Cour de Londres avait donné raison, en juillet, à plus de dix syndicats qui demandaient l’annulation d’une autre loi, elle aussi dénoncée comme «affaiblissant le droit de grève» et qui autorisait le recours à des intérimaires pour remplacer des salariés grévistes.