Royaume-UniLe nouveau Premier ministre affronte l’opposition au Parlement
Pour la première fois, un chef de gouvernement originaire d’une ancienne colonie britannique fera face, mercredi, aux députés de la chambre des Communes, en Grande-Bretagne.
Le tout nouveau Premier ministre conservateur britannique Rishi Sunak vit mercredi, son baptême du feu au Parlement, face à une opposition travailliste au plus haut dans les sondages qui réclame des élections anticipées. Pour la première fois, un chef de gouvernement originaire d’une ancienne colonie britannique fera face à la mi-journée aux députés de la chambre des Communes, lors de la traditionnelle séance de questions au Premier ministre, souvent très animée.
Le chef du Labour, Keir Starmer, l’a félicité mardi sur Twitter, mais sans ménagement: les Britanniques «ont besoin d’un nouveau départ et de s’exprimer sur l’avenir» du pays, confronté à une profonde crise sociale. L’opposition travailliste, largement en tête dans les sondages, réclame quasiment tous les jours ces législatives anticipées, sans attendre fin 2024 ou début 2025 comme prévu, dénonçant la politique des conservateurs qui «ont mis en pièces l’économie».
Le nouveau Premier ministre conservateur britannique Rishi Sunak a décidé mercredi de repousser à mi-novembre la présentation de mesures budgétaires très attendues pour mettre fin aux turbulences financières provoquées par l’éphémère précédent gouvernement. Cette présentation était prévue, dans un premier temps, le 31 octobre.
Il exclut un retour aux urnes
Devenu mardi le troisième Premier ministre britannique en 50 jours et le cinquième depuis le Brexit en 2016, Rishi Sunak exclut un retour aux urnes qui se traduirait quasi assurément par une cinglante défaite pour les conservateurs, depuis douze ans au pouvoir. Selon un sondage Ipsos publié lundi, 62% des électeurs souhaitent un tel scrutin avant la fin 2022.
Rishi Sunak a présenté mardi son gouvernement, pour lequel il a repris plusieurs ministres de Boris Johnson et Liz Truss. Le «Mail» salue «un cabinet d’unité» et décrit la performance de Sunak comme «digne d’un homme d’État et éloquent». C’est «le calme après la tempête – nous l’espérons», est-il écrit.
Le «Times» estime que la plupart des ministres choisis ont «fait preuve de compétence dans l’exercice de leurs fonctions» et que le premier jour de Rishi Sunak «donne un sentiment de sérieux». «Pendant ce temps, dans le monde réel», titre en Une le tabloïd «The Mirror» qui donne la parole à des Britanniques durement frappés par l’inflation, qui dépasse les 10%.
Nouveau gouvernement
Après avoir rencontré le roi Charles III qui l’a chargé de former un gouvernement, Rishi Sunak a annoncé mardi des «décisions difficiles» face à la crise économique et a promis de «réparer» les «erreurs» de Liz Truss, qui a quitté Downing Street, après 49 jours au pouvoir, un mandat d’une brièveté sans précédent.
«Sunak et sa femme sont assis sur une fortune de 730’000’000 de livres. C’est deux fois la fortune estimée du roi Charles III. Ayez ça en tête quand il parle de prendre des «décisions difficiles»», a taclé la députée travailliste Nadia Whittome.
Freiner l’inflation
Partisan d’une réduction des dépenses pour freiner l’inflation, plutôt que d’un recours à la dette pour soutenir les ménages – politique privilégiée par Liz Truss, Rishi Sunak a reconduit à son poste le ministre des Finances Jeremy Hunt qui depuis sa nomination en catastrophe mi-octobre a ramené un semblant de calme sur les marchés.
Pour son premier appel à un dirigeant étranger, Rishi Sunak s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mardi soir, et lui a assuré du «soutien inébranlable» du Royaume-Uni face à l’invasion russe. Il a aussi échangé par téléphone avec le président américain Joe Biden.