Meurtre de Sarah E.Londres va sonder «les échecs inimaginables» de la police
Le policier qui a violé et tué une femme de 33 ans a été condamné à la perpétuité. Mais le gouvernement ordonne une enquête pour mettre le doigt sur les failles qui ont précédé le drame.
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La ministre de l’Intérieur Priti Patel ce 5 octobre 2021.
AFPLe gouvernement britannique a annoncé mardi une enquête sur les failles mises en lumière par l’enlèvement, le meurtre et le viol d’une Londonienne par un policier qui a été condamné la semaine dernière à la prison à vie.
«Il y aura une enquête, pour avoir le regard indépendant nécessaire et s’assurer que ça ne puisse jamais se reproduire», a annoncé la ministre de l’Intérieur Priti Patel lors du congrès annuel du parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson à Manchester.
L’enlèvement et le meurtre de Sarah Everard ont créé une émotion considérable au Royaume-Uni. La police de Londres est accusée d’avoir ignoré une série de signaux inquiétants quant au comportement du policier, Wayne Couzen, 48 ans, désormais révoqué.
Le 3 mars dernier, ce policier en service à l’ambassade des Etats-Unis avait enlevé la jeune femme de 33 ans qui rentrait chez elle à pied, après avoir quitté des amis à Clapham, dans le sud de Londres.
L’accusant d’enfreindre le confinement, Wayne Couzens lui avait montré sa carte professionnelle, puis l’avait menottée, emmenée en voiture, violée et étranglée avec sa ceinture de policier avant de brûler son corps.
«Les événements tragiques récents ont mis en évidence des échecs inimaginables dans la police», a estimé Priti Patel, qualifiant le policier, dont elle a refusé de prononcer le nom, de «monstre».
«Il est odieux qu’un officier de police en service ait pu abuser de sa position de pouvoir, d’autorité et de confiance pour commettre un crime aussi horrible», a-t-elle dénoncé. «Le public a le droit de savoir quelles défaillances systémiques ont permis à cet officier de continuer à travailler dans la police».
«Nous avons besoin de réponses» pour savoir «pourquoi cela a pu se produire», a poursuivi la ministre de l’Intérieur.
«Occasions manquées»
La première partie de cette enquête se penchera sur le passé de l’ex-policier et un «compte rendu définitif de sa conduite jusqu’à sa condamnation» ainsi que les «occasions manquées» en se basant sur les investigations de la police des polices une fois celles-ci achevées, a précisé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
La deuxième examinera les problèmes plus larges qui seront mis en évidence par la première, notamment les procédures de contrôles au sein de la police.