«Régime totalitaire»: Le Belarus classe des poèmes du XIXe siècle comme «extrémistes»

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«Régime totalitaire»Le Belarus classe des poèmes du XIXe siècle comme «extrémistes»

Réinterprétés par la société à la lumière de la guerre en Ukraine, deux textes classiques hostiles à l’Empire russe ont fait les frais de la justice biélorusse jeudi. 

Le président du Belarus, Alexandre Loukachenko.

Le président du Belarus, Alexandre Loukachenko.

AFP

Le Belarus a classé jeudi comme «extrémistes» deux poèmes du XIXe siècle qui y sont célèbres évoquant le soulèvement contre l’Empire russe, un nouveau signe du raidissement du pouvoir dans cet Etat allié de Moscou et en pleine crise avec ses voisins européens.

Textes de Vintsent Dounine-Martsinkievitch

Depuis la brutale répression d’un mouvement de protestation post-électoral en 2020, ce pays situé aux portes de l’Union européenne s’est davantage encore rapproché de la Russie et a intensifié la chasse aux voix critiques d’Alexandre Loukachenko, son président depuis 1994. Cette décision de la justice biélorusse concerne deux classiques de Vintsent Dounine-Martsinkievitch mais aussi la préface d’une édition de ses œuvres par le critique littéraire Iazep Ianouchkevitch.

Ces textes immortalisent la révolte menée par l’écrivain révolutionnaire polono-biélorusse Kastous Kalinowski contre l’Empire russe au XIXe siècle. «C’est une période qui est aujourd’hui réinterprétée par la société en lien avec la guerre en Ukraine, la répression de masse au Belarus et le rôle joué par la Russie», a expliqué à l’AFP l’expert en littérature Ales Pachkevitch. Un régiment de volontaires biélorusses luttant aux côtés des Ukrainiens contre les forces russes porte d’ailleurs le nom de Kastous Kalinowski.

«De la dictature au régime totalitaire»

«Les gens sont intimidés, les classiques appelant à la résistance nationale sont interdits : on est en train de passer de la dictature au régime totalitaire», a déploré Ales Pachkevitch.

Si le Belarus ne participe pas directement au conflit en Ukraine, il a mis son territoire et ses aérodromes à la disposition de Moscou pour ses opérations, selon les autorités ukrainiennes. Depuis 2020, la plupart des opposants biélorusses ont fui leur pays ou ont été emprisonnés. Cette répression s’est accompagnée de fortes tensions aux frontières avec la Pologne et la Lituanie voisines.

(AFP)

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