EspacePour l’avenir, la Nasa mise sur des stations spatiales privées
Anticipant la future mise à la retraite de l’ISS, l’agence spatiale américaine s’est associée avec plusieurs entreprises afin d’assurer une présence humaine continue en orbite basse.
La Nasa a annoncé jeudi avoir signé des contrats avec trois compagnies pour les aider à développer des stations spatiales privées, un pas de plus vers la commercialisation de l’espace. Les trois entreprises sont Blue Origin, Nanoracks, et Northrop Grumman, qui se verront respectivement attribuer 130, 160 et 125,6 millions de dollars. La société Axiom Space avait elle déjà remporté l’année dernière un contrat similaire de 140 millions de dollars.
«Nous nous associons avec les entreprises américaines pour développer des destinations spatiales que les gens pourront visiter, où ils pourront vivre et travailler», s’est félicité dans un communiqué le patron de la Nasa, Bill Nelson. La Nasa encourage fortement la privatisation de l’orbite basse afin de faire des économies et se concentrer sur les missions d’exploration plus lointaines, vers la Lune et Mars.
L’avenir de la Station spatiale internationale (ISS) est officiellement assuré jusqu’en 2024 et la Nasa a entériné qu’elle puisse techniquement opérer jusqu’en 2028. Bill Nelson s’est prononcé en faveur de son extension jusqu’en 2030. Le but est ensuite que les stations privées prennent le relais, mettant un terme à la coopération internationale actuelle sur l’ISS, notamment avec la Russie.
Assurer une présence humaine continue dans l’espace
Ces contrats «aideront à assurer aux Etats-Unis une présence humaine continue en orbite basse», a déclaré lors d’une conférence de presse Phil McAlister, directeur des vols commerciaux pour la Nasa. «Un trou (dans cette présence) serait dommageable.»
L’agence spatiale américaine souhaite à l’avenir pouvoir louer les services d’entreprises privées pour ses besoins, sans avoir à financer les coûts d’opération d’une station. Elle estime qu’il lui faudra pouvoir envoyer deux astronautes en orbite en continu, et réaliser quelque 200 expériences par an.
La station de Blue Origin, développée avec Sierra Space, est baptisée Orbital Reef. Elle doit pouvoir accueillir jusqu’à 10 personnes, et servir à une diversité d’acteurs: touristes, entreprises, ou acteurs publics. Celle de Nanoracks, nommée Starlab, vise un décollage en 2027. Northrop Grumman planche encore de son côté sur un nom, mais prévoit aussi des zones pour la science ou le tourisme. Le projet d’Axiom est un peu différent: un module doit d’abord être attaché à l’ISS, avant que la station ne s’en détache pour devenir indépendante.
Aucune entreprise n’a donné d’estimation pour le prix du développement de ces stations. Mais «la somme investie aujourd’hui par la Nasa pour lancer ce programme est petite si on la compare à l’argent qui sera requis», a déclaré Brent Sherwood, de Blue Origin. La contribution de l’agence à ces projets ne dépasse pas 40% du montant d’investissement total, a déclaré Phil McAlister.