FootballUn admirable Servette tient la Roma en échec
Dans une Praille pleine à craquer, les Grenat ont obtenu un match nul 1-1 en Europa League jeudi. Ils sont assurés d’être reversés en Conference League au printemps.
Servette est incroyable, et sa performance est double: les Grenat ont accroché l’AS Rome jeudi soir, en obtenant le nul 1-1 et ce résultat leur assure d’être encore européens au mois de février. Les Genevois termineront à coup sûr troisièmes de leur poule d’Europa League. Ainsi, qu’importe l’issue du dernier match le 14 décembre sur la pelouse du Slavia Prague, le SFC sera reversé en 16es de finale de Conference League (tirage au sort le 18 décembre).
Et ce n’est même pas tant une surprise. Ce Servette-là transpire la confiance, et cela devient presque de l’euphorie. Parce que le match que les Grenat ont réalisé face à la Roma devant une Praille pleine (28’534 spectateurs, mieux que contre les Rangers en août) n’a rien de très normal. D’autant plus, lorsqu’on en vient à se souvenir de la défaite 4-0 qui avait scellé le match aller à Rome début octobre.
Le but de Bedia
En un peu moins de deux mois, beaucoup de choses ont changé, et les sept victoires consécutives en Super League, ainsi que celle contre le Sheriff Tiraspol il y a trois semaines, ont transformé l’équipe de René Weiler.
Jeudi, il y a eu deux moments pour le démontrer. Des instants d’euphorie. À commencer par celui entourant le but égalisateur de Chris Bedia, déjà, juste après la pause. Parfaitement servi par Miroslav Stevanovic et un peu aidé par l’erreur de lecture de Cristante, le Franco-Ivoirien pouvait terminer en finesse en faisant passer la balle entre les jambes du portier Svilar (50e).
De quoi faire exploser le Stade de Genève, lequel s’était déjà laissé embarquer par le début de match des Grenat. Il y avait alors le sentiment de pouvoir être menaçant à chaque action, porté par un public qui suivait. Quelque chose un peu hors du temps, à l’image de cette percée sur soixante mètres plein axe de Yoan Séverin qui découle sur un corner. Les occasions se succédaient: Dereck Kutesa qui manque le cadre en sortie de transition (6e); Keigo Tsunemoto qui s’y essaie du gauche mais voit Svilar se détendre (7e); Timothé Cognat qui décoche une frappe qui finit à côté; Bendeguz Bolla qui tire en pivot de manière trop axiale après un centre de Stevanovic.
Tour d’honneur
C’était emballant. Mais la Praille et Servette allaient assez vite comprendre que lorsque la Roma se met à jouer et se met en tête de confisquer le ballon, le temps faible grenat peut paraître interminable. Le premier fut le bon pour les joueurs de José Mourinho: après plusieurs coups d’approche, Diego Llorente combinait côté droit pour se libérer et avancer et trouvait un Romelu Lukaku seul dans la surface. En une touche, sans regarder le but de Frick, le Belge ouvrait le score à la 21e minute.
La chance servettienne, c’est sans doute que cette Roma a plusieurs joueurs de talent, mais un fond de jeu quand même très limité. Et son incapacité à reprendre le contrôle de la rencontre après le 1-1 était au moins autant due à l’activité monstrueuse des Servettiens (Cognat en tête) qu’à la pauvreté de ses idées. Même si, par deux fois, Paulo Dybala a fait trembler les Genevois, mais l’Argentin manquait d’abord le cadre (63e) avant de buter sur Frick (72e).
Il a donc fallu tenir jusqu’au bout. Mais cela a rendu l’ovation et le tour d’honneur de fin de match encore plus chaleureux. Genève peut être fière de son Servette.