Wimbledon 2023La presse salue l’audace et le courage de Carlos Alcaraz
Si l’Espagnol a profité de la panne en revers de Djokovic à la fin du 2e set et au début du 3e, il a brillé par ses coups gagnants et la gestion de sa nervosité dans le 5e.
- par
- Jérémy Santallo
«C’est une tradition, les rois de la planète tennis naissent le nez dans le gazon. Comme McEnroe, Federer ou Nadal, c’est à Wimbledon que Carlos Alcaraz aura symboliquement changé de dimension un dimanche de juillet.»
Voici pour le rappel historique dans la «Tribune de Genève» et «24 Heures», au lendemain de la victoire en finale du prodige de Murcie aux dépens du joueur le plus titré de tous les temps en Grand Chelem (23), Novak Djokovic. «En battant Federer à la nuit tombante en finale de Wimbledon il y a quinze ans, le Majorquin avait prévenu l’histoire du tennis qu’il fallait lui dégager de la place et ne surtout pas lui réserver que les pages ocre», écrit aussi Julien Reboullet pour «L’Équipe».
Dans son éditorial, le journaliste français salue la manière avec laquelle Alcaraz est allé décrocher le deuxième sacre Majeur de sa carrière (20 ans), le premier à Church Road. «Non content de se relever et s’ajuster après un début de match où il fonçait dans le mur, il s’est mis à développer un tennis aussi inspiré que courageux (…) En furie et en contrôle, il n’a plus cessé de multiplier les pains dans les coins, électrique et relax à la fois.»
Une vision partagée par Mathieu Aeschmann, dans la «Tribune de Genève» et «24 Heures». «C’est peut-être à cet instant que l’Espagnol est devenu roi; lorsqu’il décida de prendre le filet et le destin de la manche décisive en mains. Il faut beaucoup de culot, de courage et de talent pour frapper 18 coups gagnants dans un set qui peut changer une carrière. Dix-huit coups gagnants. Contre Novak Djokovic.»
Il y a ce 5e set, qui a marqué les esprits des confrères sur place, mais aussi le tout dernier jeu de la rencontre. «C’est à ce moment-là qu’Alcaraz a montré pourquoi tout le monde a fait autant de foin à propos de lui depuis le début, écrit Matthew Futterman, dans le «New York Times». Il est venu à bout de Djokovic avec ses armes les plus sexy, un amorti soyeux, un lob astucieux, un service destructeur et un dernier coup droit déchirant que Djokovic a pu atteindre et renvoyer mais pas au-dessus du filet.»
Le journaliste américain aurait également pu mentionner cette volée magique de revers en pleine extension pour revenir à 15A. Dans «The Guardian», Tumaini Carayol ne l’a pas oubliée. «Contre le meilleur relanceur de tous les temps, célèbre pour sa faculté à remonter de tous les déficits, Alcaraz a continué d’aller de l’avant (…) A 5-4, sur sa ligne de fond de court, il n’a montré aucun signe de peur, de nervosité, et dans un jeu époustouflant qui comprenait un amorti audacieux et une volée gagnante, Alcaraz a servi le match de sa vie.»
Notre confrère rappelle, au début de son article, que Djokovic a «passé son temps à détruire les espoirs et les rêves de presque tous les jeunes challengers». «The Times» dresse le même constat. «Pendant des années, nous avons été trop impatients de saluer toute victoire d’un jeune joueur contre Nadal, Federer ou Djokovic comme un changement de paradigme (…), note Stuart Fraser. Les scènes sur le Centre Court étaient différentes. La superbe victoire d’Alcaraz en cinq sets sur Djokovic a été un moment si sismique qu’il a probablement été enregistré sur l’échelle de Richter. L’Espagnol de 20 ans est là pour rester au sommet du tennis.»