Ski de fondDario Cologna: une fin de carrière en pente douce
Le quadruple champion olympique grison entrera en lice vendredi aux Jeux de Pékin. Il débutera sur le 15 km, son épreuve fétiche, mais sans grand espoir.
- par
- Robin Carrel Zhangjiakou
Le fondeur de Santa Maria Val Müstair va prendre part à ses quatrièmes Jeux olympiques. Dario Cologna a chaque fois performé lors des éditions précédentes, ramenant dans les Grisons l’or du 15 km en style libre de Vancouver, l’or du 15 km en style classique de Sotchi, l’or du skiathlon (2 x 15 km styles libre et classique) de Russie et l’or du 15 km libre à PyeongChang. Autant dire qu’il sera attendu vendredi à 15 heures (8 heures en Suisse) sur son épreuve fétiche.
Sauf que l’Helvète, à 35 ans, connaît une fin de carrière en pente douce. Celui qui prendra sa retraite sportive à la fin de la saison n’a pas brillé cette année, loin de là. Il n’a participé qu’à sept courses de Coupe du monde au cours de l’exercice 2021/2022, avec comme meilleur résultat une 15e place, lors du 15 km libre d’Oberstdorf, lors du Tour de Ski. Quatre jours plus tard, il s’en était retiré à cause de ses éternels problèmes de bronches.
«On verra où j’en suis. Tout ou presque a été annulé depuis un mois, a constaté celui qui a participé à une improbable course de Coupe des Alpes en Allemagne, le 23 janvier (14e). Mais je me suis bien entraîné chez moi à Davos, puis avec le groupe à St-Moritz. Je me sens bien. Je suis venu plus tard en Chine, pour garder de la fraîcheur. On verra si c’était un bon choix, si je n’aurais pas dû participer à une course plus tôt dans ces JO! Je me réjouis d’aller sur la piste et d’en savoir plus. Ces deux dernières années ont été très spéciales pour tout le monde. Je ne pense pas que ce sera un désavantage pour moi, au contraire. J’ai pu me reposer et faire un gros bloc d’entraînement.»
Le Suisse compte ses forces, mais ne semble pas rêver à créer une vraie surprise, à Zhangjiakou. «Je me fixe comme d’habitude des objectifs élevés, comme à chaque fois que je viens aux Jeux, a-t-il tout de même assuré. Je donnerai tout pour réussir la meilleure performance possible le jour J. C’est important d’être au top au moment où ça compte. Si tout se goupille bien, un exploit est éventuellement possible, mais mes derniers résultats montrent mes limites actuelles et autant, donc, mes rêves de décrocher une médaille.»
Cologna en est déjà arrivé à un point de sa carrière où les questions des médias lui font rembobiner le fil de sa vie sportive. Où on n’hésite pas à lui demander de classer ses exploits olympiques et il le fait sans trop rechigner: «En 2010, j’étais un jeune loup. J’avais remporté le Tour de Ski et le général de la Coupe du monde, c’est vrai, mais j’étais presque un rookie. En 2014, je n’ai jamais été aussi fort. En 2018, j’étais redevenu costaud et c’était incroyable. Les JO ont toujours été mon grand moment. Tous ces titres ont une place spéciale dans mon cœur.»
À Pékin, il risque de prendre le 15 km de vendredi comme un test grandeur nature. Ensuite, Cologna met beaucoup d’espoirs dans le relais 4 x 10 km du 13 février, lors duquel la Suisse pourra présenter une sélection homogène. Il terminera sa carrière olympique en toute fin de Jeux, par la mythique 50 km. Le Grison a toujours dit qu’à son âge, les distances longues étaient plus abordables. Alors pourquoi pas…