Chanson: Des premières notes prometteuses pour l’Ukraine à l’Eurovision

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ChansonDes premières notes prometteuses pour l’Ukraine à l’Eurovision

Samedi soir, la finale de l’Eurovision a lieu en Italie, à Turin. Parmi les grands favoris figure le groupe ukrainien Kalush Orchestra. Les chances suisses reposent sur les épaules de l’Appenzellois Marius Bear.

À six sur scène, les membres du groupe ukrainien Kalush Orchestra, tous en âge de combattre, bénéficient d’une dispense provisoire délivrée par leur gouvernement. Mais ils devront rentrer chez eux pour prendre les armes dès la fin du concours.

À six sur scène, les membres du groupe ukrainien Kalush Orchestra, tous en âge de combattre, bénéficient d’une dispense provisoire délivrée par leur gouvernement. Mais ils devront rentrer chez eux pour prendre les armes dès la fin du concours.

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À l’Eurovision, les notes montent avant la grande finale de ce samedi soir, en Italie: des loups de Norvège aux favoris ukrainiens, le grand concours de la chanson devrait battre de nouveaux records de décibels. Comme chaque année ou presque, depuis 1956, les candidats hauts en couleur et forts en voix se produiront en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs. Aussi pimpante, bruyante, kitsch et populaire qu’à l’ordinaire, cette 66e édition se tient au Pala olimpico de Turin.

Parmi les ébouriffants prétendants au titre de pape de la pop cathodique, les Norvégiens Subwoolfer interprètent «Give that wlf a banana» («Donne une banane à ce loup»), vêtus de masques de canidés munis de longs crocs blancs. La Serbe Konstrakta, elle, se lave littéralement les mains dans une bassine en ironisant sur «les beaux cheveux de Meghan Markle», l’épouse américaine du prince britannique Harry. Ça, c’est pour la mise en bouche décalée. Pour la Suisse, Marius Bear s’est qualifié mardi soir, son titre «Boys Do Cry» ayant convaincu le jury et le public.

Hip-hop et musique traditionnelle

Mais les festivités sont cette année placées sous le signe funeste de la guerre en Ukraine, moins de trois mois après le déclenchement de son invasion, le 24 février, par la Russie, exclue de l’Eurovision dès le lendemain par l’Union européenne de radio-télévision (UER), organisatrice de l’événement.

Favorite des bookmakers, l’Ukraine concourt avec le groupe Kalush Orchestra, dont la chanson «Stefania» mêle hip-hop et musique traditionnelle sur des paroles intimistes – écrites avant la guerre –, qui résonnent fortement avec l’actualité («Je trouverai toujours le chemin de la maison même si toutes les routes sont détruites»).

À six sur scène, les membres du groupe, tous en âge de combattre, bénéficient d’une dispense provisoire délivrée par le gouvernement de Kiev, mais ils devront rentrer chez eux pour prendre les armes dès la fin du concours. L’un d’eux est resté au pays. «Un membre du groupe a rejoint la défense territoriale de Kiev au troisième jour de la guerre», a confié le chanteur Oleh Psiuk. «Nous sommes très inquiets pour lui, nous espérons le retrouver sain et sauf à notre retour.»

Deuxième victoire après 2016?

Derrière l’Ukraine, les parieurs misent sur le Britannique à la voix stratosphérique Sam Ryder, qui chante «SpaceMan» en solo et en combinaison, la Suédoise Cornelia Jakobs, avec un glamour assez classique («Hold me closer»), et Mahmood & Blanco («Brividi»), qui aimeraient faire gagner à l’Italie une deuxième victoire consécutive après le groupe rock Maneskin, en 2021. La chanteuse espagnole d’origine cubaine Chanel, en tenue – très légère – de torera, referme le top 5 avec le titre latino rythmé «SloMo».

En cas de triomphe, l’Ukraine doublerait la mise après sa victoire en 2016 – deux ans après l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie –, avec Jamala et le titre «1944», une chanson racontant la déportation des Tatars par Staline.

Mais pour l’emporter, le Kalush Orchestra devra battre les 24 autres finalistes en recueillant le maximum de votes auprès des professionnels du monde de la musique et du public dans chaque pays, qui ne peuvent pas voter pour leur propre candidat. La prochaine édition du concours se tiendrait alors, du moins en théorie, en Ukraine, qui serait, selon les mots d’Oleh Psiuk, «une Ukraine nouvelle, intégrée, développée et florissante».

(AFP)

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