Hockey sur glaceLukas Frick: «On a tout simplement abandonné»
Le capitaine du Lausanne HC est apparu dévasté mardi soir après la mortifiante défaite subie par son équipe sur la glace de Rapperswil (7-4). Le défenseur a eu de la peine à masquer son agacement et sa tristesse.
- par
- Chris Geiger Rapperswil
Mardi soir à Rapperswil, Lausanne a subi une défaite qui pourrait laisser des traces. À cause du scénario, mais aussi des conséquences engendrées par ce revers. Les Lions ont, une nouvelle fois, galvaudé un matelas de trois unités d’avance. Pire, ils ont vu le score passer de 1-4 (après le premier tiers) à 7-4 (à la sirène finale) en faveur des Lakers. Inexcusable, inacceptable.
Comme punition directe, les Vaudois se sont vu flanquer le bonnet d’âne et la quatorzième et dernière place du classement de National League. Inévitable lorsqu’on enchaîne six défaites de suite et onze revers au cours de ses treize dernières sorties en championnat. Une telle série, conjuguée à un tel effondrement, laisse forcément des marques. C’est totalement dépité que Lukas Frick est venu nous rencontrer pour tenter d’expliquer l’inexplicable.
«Cette défaite est tellement stupide, tonne le capitaine lausannois. On a vraiment bien commencé le match, au point de mener 4-1 après la première période. Et puis on a tout simplement abandonné. On n’a plus joué ensemble. Tout s’est envolé car on n’a plus joué les uns pour les autres, parce qu’on n’a plus travaillé ensemble et parce qu’on n’a plus suivi les plans de jeu. C’est terrible.»
La simple sortie d’Ivars Punnenovs, remplacé par un Tobias Stephan complètement abandonné par ses partenaires, peut-elle justifier le non-match du LHC à partir du deuxième tiers? Bien sûr que non. Mais la formation de John Fust n’a tout simplement plus existé (33 tirs subis, six buts encaissés) au cours des quarante dernières minutes. Et ce constat est implacable.
Tricherie
«On a montré lors du premier tiers qu’il existait une alchimie au sein de ce groupe et qu’on jouait tous ensemble, poursuit le No 38 vaudois. Mais à 4-1, tout le monde a voulu marquer son but et s’est dit qu’il pouvait tricher. Dès lors, on ne faisait plus les bonnes choses. En première période, on se soutenait les uns les autres. Il y avait toujours deux options pour faire la passe. Puis lors des deux derniers tiers, ce n’était plus du tout le cas. Il n’y avait plus de support entre les joueurs. On n’a d’ailleurs plus été capables de se créer la moindre chance de marquer. C’était mauvais, vraiment mauvais.»
En quarante-huit heures, les Lions ont laissé s’envoler à deux reprises un avantage de trois unités au tableau d’affichage. À chaque fois, ils ont réussi à gâcher le bénéfice d’avoir trouvé la faille à quatre reprises à l’extérieur en se délitant complètement et en offrant des boulevards et des occasions à la pelle à leurs adversaires zurichois puis saint-gallois.
«Ce n’est pas acceptable, concède Lukas Frick. C’est effectivement la deuxième fois de suite qu’on gâche un avantage de trois buts. C’est tellement stupide! On doit trouver une solution pour gagner à nouveau en tant qu’équipe. Et par la même occasion montrer qu’on est bel et bien une équipe.»
La question se pose tant les Lausannois étaient loin de tous patiner dans la même direction mardi soir sur les bords de l’Obersee. Preuve du malaise grandissant au sein de l’équipe vaudoise, la porte des vestiaires des Lions est restée close de longues minutes après la sirène finale.
«On doit réaliser qu’on est désormais derniers, peste le capitaine du LHC. On a eu une bonne discussion. Tout le monde est conscient des bonnes choses à effectuer et tout le monde veut gagner. Mais on doit trouver ce qui nous définit en tant qu’équipe car on n’est bons nulle part. Et le problème, c’est que c’est déjà tard. On doit donc régler ça rapidement, vraiment rapidement.»
Car le championnat est déjà vieux de 17 journées et la formation vaudoise ne compte que 16 petits points à son compteur. À ce rythme, elle est bien partie pour faire partie des deux prétendants à la finale des play-out. Suffisant, à l’instar de la lanterne rouge qu’elle a récolté mardi soir, pour toucher l’orgueil des joueurs?