FootballFC Sion: un point, une expulsion et des regrets
Devant 22’800 spectateurs, Bâlois et Valaisans n’ont pas réussi à se départager. L’expulsion de Baltazar a pénalisé les visiteurs.
- par
- Nicolas Jacquier Bâle
Quand Sion pourra-t-il voyager «librement» jusqu’à Bâle, sans y être chaque fois systématiquement confronté à la plus infernale des statistiques? Pour la 38e fois d’affilée (13 nuls, 25 défaites), le visiteur valaisan n’a pas trouvé grâce au bord du Rhin. Alors qu’il court après une victoire en championnat sur sol rhénan depuis le 2 août 1997, il n’est toujours pas parvenu à stopper cette série négative. Saint-Jacques demeure toujours aussi maudit pour le FC Sion, quand bien même ce partage des points ne représente pas fondamentalement un échec en soi si l’on sait que les visiteurs ont évolué en infériorité numérique pendant plus d’une demi-heure.
À Saint-Jacques, Sion a commencé par sacrément souffrir mais en ayant le bon goût de résister. Compliquée, son entame de match aurait pu s’avérer autrement plus ennuyeuse si Burger n’avait pas trop décroisé sa tête ou si Lindner n’avait pas détourné du bout des doigts un essai de Ndoye dans cette même 3e minute.
Trois cartons
Face à un Bâle plutôt séduisant mais peinant à aller au bout de ses actions, les Valaisans allaient comprendre rapidement leur intérêt à venir bousculer une arrière-garde rhénane peu sereine. Ce qu’ils firent aussi souvent qu’ils le purent, provoquant chaque fois un début de panique chez leur adversaire. Après un sauvetage osé de Coma qui faillit tromper Salvi (28e), Balotelli déposait un bijou de ballon sur la tête de Sio, dont la reprise finissait dans les bras du portier (35e). Quelques minutes plus tard, Araz, surpris de ne pas avoir été sifflé hors-jeu, ne parvenait pas à cadrer sa frappe alors qu’il avait la cage ouverte devant lui. De cette première période assez inégale, l’action la plus chaude devait provenir d’une faute de Bua, stoppant la fuite de Fink et donnant le coup d’envoi d’un début d’échauffourée. Une scène électrique offrant à M. Bieri l’occasion de sortir trois cartons pour le prix d’un seul, le dernier exhibé sous le nez de Balotelli, coupable de n’avoir pas suffisamment reculé au moment du coup franc accordé dans la confusion.
Baltazar expulsé
Maître du ballon, ce Sion solidaire aurait pu faire la différence sur un essai de Balotelli au retour des vestiaires. Servi par Lavanchy, l’Italien se heurtait à Salvi dans un angle serré pour ce qui restera la dernière chance de but valaisanne (53e). Alors que l’arbitre avait ignoré la faute de Baltazar sur Ndoye, la VAR rattrapait Sion lorsque M. Bieri n’hésitait pas à expulser le latéral brésilien pour un geste certes malencontreux et peu méchant mais surtout complètement déplacé et inutile. Le No 8 de Tourbillon n’avait pas à balancer son bras par derrière dans le visage de l’ancien joueur du LS pour freiner l’action de celui-ci.
Alors forcément débuta un autre match pour des Valaisans condamnés à tenir. Sauvés par Lindner, auteur d’une exceptionnelle parade (72e, claquette sur une tête de Burger), ceux-ci allaient ne jamais craquer, s’accrochant jusqu’au bout à un point qui, compte tenu des circonstances, n’est pas une si mauvaise affaire. On a malgré tout le sentiment que Sion aurait pu se débarrasser de son encombrant passé bâlois si le carton rouge de Baltazar ne l’avait pas pareillement freiné dans son expression. Au-delà d’une frustration légitime, ce qu’il a montré en termes de volume de jeu d’abord puis de résistance ensuite lui permet d’effacer en partie l’accident subi une semaine plus tôt à Tourbillon (défaite 1-0 contre Zurich).