PrécaritéDistribution gratuite de tampons à l’Université de Genève
Les produits menstruels coûtant cher aux étudiantes qui ont de plus en plus de mal à les acheter, 16 distributeurs sont installés à leur intention.
- par
- Michel Pralong
Les produits d’hygiène féminine ne sont toujours pas considérés en Suisse comme des biens de première nécessité, comme le sont les denrées alimentaires ou les livres et journaux, par exemple. Du coup, le taux de TVA appliqué pour eux est de 7,7%, rendant tampons et serviettes hygiéniques chers. Notamment pour les étudiantes qui peuvent n’avoir que peu ou pas de revenus durant leurs études. L’Université de Genève (UNIGE) a en outre observé que cette précarité s’était accrue durant la pandémie.
Pour répondre aux demandes et surtout à un besoin, puisque 62% des étudiants de l’UNIGE sont des étudiantes, le Service égalité & diversité a annoncé ce 31 août le lancement d’un projet pilote. 16 distributeurs de produits menstruels sont installés dans les cinq bâtiments principaux de l’UNIGE. Chaque semaine, ils seront réalimentés, avec 40 serviettes et 50 tampons certifiés «bio» par distributeur.
Ce projet durera un an pour un coût de 36’000 francs. À la fin de l’année académique, on dressera le bilan tant de l’efficacité de cette mesure que de la consommation des étudiantes ainsi que des éventuelles dégradations aux distributeurs. «Recourir à des produits menstruels devrait être un droit accessible à tous et toutes, et non un luxe. Cela relève d’un enjeu d’égalité et de santé publique», explique Juliette Labarthe, directrice du Service égalité & diversité. L’opération s’accompagnera également d’événements visant à briser le tabou des règles.
Une idée qui se propage
Le canton du Jura a fait œuvre de pionner en la matière. Son parlement a accepté en mars dernier d’installer de tels distributeurs gratuits dans les établissements scolaires, mesure que Berne et le Valais ont en revanche rejetée. Un postulat pour une telle distribution dans les écoles et administrations publiques a également été voté dans le canton de Vaud et en ville de Fribourg. À Neuchâtel, ce sont les partis des jeunesses de gauche qui ont lancé une motion populaire cantonale dans ce sens au début du mois d’août.