Esplanade des MosquéesWashington met en garde Israël après la visite d’un ministre à Jérusalem-Est
Le déplacement du nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale dans l’enceinte du lieu saint, mardi, a déclenché de vives condamnations de la part de plusieurs pays.
«Toute action unilatérale qui mettrait en danger le statu quo (autour des lieux saints à Jérusalem) serait inacceptable», a averti, mardi, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, après une visite d’un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est.
«Profondément préoccupé»
Un porte-parole du Département d’État américain s’est dit «profondément préoccupé» par ce déplacement d’Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, jugeant que la visite était de nature à «exacerber les tensions et susciter la violence».
Figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir a effectué, mardi, un bref déplacement sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, lieu saint au cœur des tensions israélo-palestiniennes, suscitant une vague de condamnations. Membre du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël, Itamar Ben Gvir était accompagné, lors de sa visite, de membres des forces de sécurité israéliennes. Un drone survolait l’esplanade, ont indiqué à l’AFP des gardes du site.
«Notre peuple palestinien continuera de défendre ses lieux saints et la mosquée Al-Aqsa», a lancé un porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, qualifiant de «crime» le déplacement d’Itamar Ben Gvir. Il s’agit d’une «provocation sans précédent», a estimé le Ministère palestinien des affaires étrangères à Ramallah, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.
Pluie de condamnations
Plusieurs pays arabes et l’Iran ont condamné sa visite. La Jordanie a dénoncé une «provocation» laissant présager «une escalade» et convoqué l’ambassadeur israélien à Amman alors que les Émirats arabes unis ont appelé à «mettre un terme aux violations graves et provocatrices» sur le site. L’Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus sacrés de l’islam, et le Maroc, dont le monarque préside le Comité Al Qods [Jérusalem], la Ligue arabe ainsi que l’Organisation de la coopération islamique, l’ont également condamnée.
En Iran, ennemi juré d’Israël, un porte-parole du Ministère des affaires étrangères a dénoncé une «violation des règles internationales et une insulte aux valeurs des musulmans dans le monde». L’attaque, par Israël, des lieux saints de Jérusalem «ne fera pas seulement exploser la situation à l’intérieur de la Palestine, mais pourrait faire exploser toute la région», a déclaré, mardi soir, le chef du Hezbollah chiite libanais Hassan Nasrallah.
«Statut quo»
De son côté, Berlin a appelé, mardi, à «éviter les actions qui pourraient accroître les tensions». «Le statu quo» sur cette esplanade à Jérusalem a «longtemps contribué à maintenir une paix et une sécurité fragiles autour des lieux saints», souligne sur Twitter l’ambassadeur allemand en Israël, Steffen Seibert.
L’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a quant à lui souligné que «l’administration Biden avait clairement fait savoir au gouvernement israélien qu’elle s’opposait à toute mesure qui pourrait nuire au statu quo dans les lieux saints», selon un porte-parole du Bureau américain des Affaires palestiniennes. Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a assuré être «déterminé à maintenir strictement le statu quo», soulignant que d’autres ministres s’étaient rendus sur l’esplanade par le passé.