NeuchâtelCrash aux Ponts-de-Martel: l’avion a percuté la cime des arbres
Le 20 mai, un appareil de tourisme s’écrasait dans une forêt neuchâteloise, faisant trois morts. L’enquête en cours évoque les premières pistes.
- par
- Evelyne Emeri
Samedi 20 mai dernier vers 10h20, un avion de type Robin DR 400/180 R se crashait dans une épaisse forêt des Ponts-de-Martel au lieu-dit «Les Combes-Dernier» à environ 1100 m d’altitude. Propriété de l’Aéro-Club des Montagnes Neuchâteloises, il avait décollé de l’aéroport de La Chaux-de-Fonds. Un vol à vue standard et touristique. Le pilote aguerri et ses deux passagers y ont laissé la vie: un Chaux-de-Fonnier de 72 ans, le réalisateur français Valentin Petit, 32 ans, réputé pour ses clips musicaux, et une jeune maquilleuse et «hair stylist» de la région. L’artiste – qui œuvrait notamment pour Pharrell Williams – avait grimpé avec la seconde occupante pour un vol découverte d’une demi-heure. Un cadeau pour ses 33 ans qu’il aurait dû fêter deux jours après la tragédie, le lundi 22 mai.
Happé par la forêt
Erreur humaine ou défaillance technique de l’appareil? Un peu plus d’un mois après le crash, toutes les hypothèses restent ouvertes ainsi que l’indique au matin.ch le Service suisse d’enquête de sécurité (SESE) en charge des investigations. «Nous en sommes au stade préliminaire. Les analyses se déroulent à 360 degrés», précise l’enquêteur du SESE, Igor Canepa. En revanche, l’expert peut aujourd’hui expliquer la raison de la chute de l’aéronef: «L’avion a touché le sommet d’un arbre avant de terminer à terre. L’épave et ses débris ont été retrouvés au sol. Pour le moment, il n’est pas possible de fournir plus d’éléments sur le déroulement du vol avant la collision avec les arbres».
La météo était bonne
Le rapport de première information du bureau de sécurité de la Confédération mentionne que le Robin DR 400/180 R «a percuté des arbres sur une pente raide et a été précipité dans la forêt. En outre, qu’aucun incendie ne s’est développé». Au moment de l’accident, il a également été beaucoup question de la météo de ce matin noir du 20 mai 2023. «Les conditions météorologiques permettaient d’effectuer des vols à vue selon les règles VFR (Visual Flight Rules)», affirme sans détour le spécialiste du SESE. L’engin a-t-il pu être rabattu par les vents entre les vallées? Igor Canepa d’expliquer: «Au-dessus de terrains montagneux, la météo et donc le vent peuvent changer rapidement en raison la configuration du terrain. L’analyse détaillée nécessitera du temps».
15 minutes de rêve
Combien de temps s’est-il écoulé entre le décollage et le crash? «Environ un quart d’heure. L’avion naviguait en phase de croisière à une vitesse usuelle d’environ 200 km/h», ajoute encore l’enquêteur sans pouvoir en dire davantage en l’état. Un éventuel malaise du pilote septuagénaire ne peut être écarté. Cette réponse-là est en mains des médecins légistes. Les autopsies des trois défunts permettront, peut-être, de le dire.