FranceDe plus en plus de cyclistes perdent la vie sur la route
Le nombre de cyclistes tués sur les routes de France métropolitaine a augmenté de 30% depuis 2019 – année de référence – pour atteindre 244 morts en 2022, a annoncé le gouvernement.
Après deux années marquées par les restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19, les morts sur les routes de France sont reparties à la hausse, particulièrement chez les cyclistes.
Photo d’illustration/REUTERSL’année 2022 a été marquée par une mortalité «préoccupante» pour les cyclistes et trottinettes, selon le bilan de la Sécurité routière française publié mercredi. L’organisme a enregistré au total 3260 morts sur les routes de France métropolitaine, après deux années sous la barre symbolique des 3000 décès.
Pour la deuxième année consécutive, le nombre de cyclistes tués a dépassé le seuil des 200 morts: 244 tués en 2022, en hausse de 30% par rapport à 2019, soit 57 morts en plus. La Sécurité routière utilise 2019 comme année de référence, plutôt que 2020 et 2021, deux années marquées par les restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19.
Les trottinettes électriques font trois fois plus de morts
Parmi les utilisateurs d’«engins de déplacements personnels motorisés», c’est-à-dire les trottinettes, 34 personnes ont perdu la vie en 2022, contre 10 en 2019, avec 600 blessés graves, soit 400 de plus que trois ans plus tôt.
«Avec le développement des mobilités douces, il y a une hausse préoccupante de la mortalité des cyclistes et des utilisateurs d’engins de déplacements personnels motorisés», a déploré la déléguée interministérielle à la Sécurité routière, Florence Guillaume, lors d’une conférence de presse à l’Hôpital Cochin à Paris.
«Nous allons continuer de communiquer activement à destination des usagers de la route, notamment sur les vélos, a annoncé la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès.
La mortalité routière recule
La mortalité routière est en baisse en 2022 pour les automobilistes par rapport à 2019, avec 1563 tués (-59), de même que pour les utilisateurs de deux-roues motorisés avec 715 décès (-34), selon les estimations de l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR). «Moins de 50% des tués sur la route sont des occupants de voiture», a noté Florence Guillaume.
L’écart homme-femme se creuse dans l’accidentalité en France: 78% des décès et 75% des blessés graves étaient des hommes l’an passé. Sonia Backès a annoncé le lancement «dans les prochains jours d’une campagne particulière à destination des hommes». Les jeunes de 18-24 ans comptent, quant à eux, parmi les plus à risque: 552 tués et 2700 blessés graves.
Florence Guillaume a aussi mis l’accent sur un «sujet très préoccupant», celui de la mortalité en outre-mer, et plus particulièrement en Nouvelle-Calédonie. Dans les territoires ultramarins, 281 personnes sont mortes sur les routes, un bilan en hausse de 11% par rapport à 2019 (+27 tués), avec 170 décès dans les départements d’outre-mer et 111 dans les collectivités d’outre-mer ou en Nouvelle-Calédonie.