Proche-OrientAbbas veut un «règlement» pour tous les Territoires palestiniens
Après une rencontre avec le secrétaire d’État américain, le président de l’Autorité palestinienne a lié un retour de son mouvement à Gaza à une «solution politique globale».
Dimanche, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a lié un retour de l’Autorité palestinienne à Gaza à l’issue de la guerre entre Israël et le Hamas, évoqué par Washington, à un «règlement politique» englobant aussi la Cisjordanie et Jérusalem-Est.
«La bande de Gaza est partie intégrante de l’État de Palestine, nous prendrons nos responsabilités entières dans le cadre d’une solution politique globale pour la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza», a affirmé Mahmoud Abbas en recevant, à Ramallah, le secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Mardi, au Congrès des États-Unis, Antony Blinken avait affirmé que l’Autorité palestinienne devrait reprendre «à un moment donné» le contrôle de la bande de Gaza au Hamas, et que de tierces parties internationales pourraient peut-être jouer un rôle lors d’une période intérimaire.
«À un moment donné, ce qui aurait le plus de sens, ce serait qu’une Autorité palestinienne efficace et revigorée ait la responsabilité de la gouvernance et, à terme, de la sécurité de Gaza», a-t-il déclaré lors d’une audition interrompue à plusieurs reprises par des manifestants exigeant de «sauver les enfants de Gaza».
Qu’en Cisjordanie pour le moment
Mahmoud Abbas, dont l’Autorité a été délogée de Gaza par le Hamas en 2007, siège à Ramallah et ne gouverne qu’en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967. Les dernières élections législatives palestiniennes remontent à 2006 et elles avaient été remportées par le Hamas. Empêché d’exercer un réel pouvoir malgré cette victoire, le mouvement islamiste a pris le contrôle de la bande de Gaza par la force l’année suivante, en mettant en déroute les services de sécurité de l’Autorité palestinienne.
«Une nouvelle fois, nous nous rencontrons dans les conditions les plus dures qui soient, je n’ai pas de mot pour décrire la guerre de génocide et les destructions que subit notre peuple palestinien à Gaza, de la part de l’appareil miliaire d’Israël, sans aucun respect des principes du droit international», a ajouté Mahmoud Abbas devant Antony Blinken.
Il a en outre une nouvelle fois dénoncé «le terrorisme des colons» juifs en Cisjordanie – qui sont désormais près d’un demi-million –, dénonçant «un nettoyage ethnique». Dans cette région, plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas.
Hors de question de réinstaller des Gazaouis dans le Sinaï
Mahmoud Abbas a encore dit «refuser catégoriquement le transfert forcé des Palestiniens hors de la bande de Gaza, de la Cisjordanie ou de Jérusalem», alors que de récentes déclarations d’ex-responsables israéliens ont laissé entendre qu’Israël souhaiterait la réinstallation d’au moins une partie des Gazaouis dans le Sinaï égyptien.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie, les deux pays qui partagent des frontières avec les Territoires palestiniens occupés, sont vent debout contre tout «transfert» depuis des semaines.