Notre rétro de 2022Cette soirée d’athlétisme à Munich m’a mis les frissons
La date du 16 août 2022 va longtemps rester dans la mémoire des fans suisses d’athlétisme. Car Simon Ehammer et Mujinga Kambundji ont brillé aux Championnats d’Europe, dans une ambiance de folie.
![Chris Geiger](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/26/b324bf44-c972-4574-88a7-b2941893b89b.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C400%2C399&fp-x=0.49&fp-y=0.3458646616541353&crop=focalpoint&s=dec89cc2481c93405596bf9fc4e13c0b)
![Ce soir-là, Simon Ehammer s’était brillamment emparé de la médaille d’argent du décathlon. Ce soir-là, Simon Ehammer s’était brillamment emparé de la médaille d’argent du décathlon.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/1c7ba2a2-c8e2-4c4d-a641-4373894a23c3.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1282&fp-x=0.46728515625&fp-y=0.6435257410296412&s=86fc1f9428d4693c8e7129f81ec41fa6)
Ce soir-là, Simon Ehammer s’était brillamment emparé de la médaille d’argent du décathlon.
AFPStade olympique de Munich, 16 août 2022. Un cadre historique, une atmosphère sensationnelle, des athlètes héroïques. Ce soir-là, tous les ingrédients étaient réunis pour vivre un moment d’exception. Encore plus lorsque suspense, dramaturgie et patriotisme se sont invités à la fête.
Car sur la piste bavaroise, les Championnats d’Europe d’athlétisme se sont résumés, le temps d’un (long) instant, à un duel helvético-allemand. À une sublime bataille sur le décathlon masculin entre l’Appenzellois Simon Ehammer et le Mayençais Niklas Kaul. À un non moins merveilleux affrontement sur le 100 m féminin entre la Bernoise Mujinga Kambundji et la Westphalienne Gina Lückenkemper.
Parfois méconnue, souvent mésestimée, l’épreuve combinée a tout simplement été exceptionnelle jusqu’à son ultime course, celle du 1500 m. L’ambiance? Surréaliste. Des frissons? Il y en a eu. Il faut dire que rarement des sportifs ne m’ont à ce point impressionné. De par leurs capacités physiques hors du commun à répéter des efforts d’une violence inouïe. De par leur résilience mentale également. Mais aussi et surtout de par leur fair-play.
Car ces véritables dieux du stade des temps modernes ont offert deux jours durant de grands moments de complicité, à l’image de l’étreinte pleine de sincérité et de respect partagée par Ehammer et Kaul au moment d’attendre le verdict. Si l’enceinte est entrée en éruption lorsque le second nommé a été officiellement sacré champion d’Europe, les dizaines de milliers de spectateurs ont offert une véritable ovation – mille fois méritée – à l’ensemble des décathloniens lors de leur tour d’honneur.
Quarante-cinq minutes. C’est le répit que cette folle soirée a bien voulu m’accorder. Car d’intenses émotions, il y en a encore eu sur l’épreuve reine. Sur cette ligne droite trop longue de cinq malheureux mètres pour Mujinga Kambundji. Le chrono de la sprinteuse bernoise? Trop lent de cinq minuscules millièmes de secondes par rapport à celui de Gina Lückenkemper. La photo-finish en faveur de l’athlète d’Hamm? Elle a encore fait chavirer le stade. Une clameur assourdissante, comme si le Bayern Munich évoluait encore dans cette mythique enceinte et qu’il venait de trouver la faille.
Alors certes, en quittant les lieux, j’ai fortement pensé à l’ancien footballeur anglais Gary Lineker et à sa fameuse phrase qui dit «qu’à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne». Mais c’est surtout avec des souvenirs plein la tête que j’ai pris congé du Stade olympique. Avec cette envie de crier: «Vive l’athlétisme!»