Tennis: Stan Wawrinka est en train de remporter son défi contre le temps

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TennisStan Wawrinka est en train de remporter son défi contre le temps

Qualifié pour les demi-finales du tournoi ATP 250 de Metz, où il affronte le Kazakhstanais Alexander Bublik ce samedi (dès 15 h 30), le vétéran vaudois redevient compétitif.

Brice Cheneval
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Brice Cheneval
Stan Wawrinka s’apprête à disputer sa première demi-finale sur le circuit ATP depuis plus de deux ans.

Stan Wawrinka s’apprête à disputer sa première demi-finale sur le circuit ATP depuis plus de deux ans.

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C’est fou comme l’histoire peut atteindre des sommets d’ironie. Voilà six mois que Stan Wawrinka (37 ans) s’échine à revenir sur le devant de la scène tennistique et au moment où il y parvient, ses prouesses se retrouvent éclipsées par les adieux de Roger Federer. Jusqu’au bout, le besogneux vaudois sera resté dans l’ombre de l’élégant Bâlois.

Vainqueur du Suédois Mikael Ymer (ATP 100) en trois sets (6-4 4-6 7-6), vendredi en début de soirée, «Stan the Man» venait de se qualifier pour les demi-finales du tournoi de Metz estampillé ATP 250. Une première pour lui depuis plus de deux ans. Mais toute l’attention était dirigée vers Londres, où le «Maître» s’apprêtait à entériner sa retraite professionnelle.

Par pudeur, Wawrinka a volontiers accepté de rester en retrait. «C’est le but d’être devant ma télé, d’ailleurs la conférence de presse dure un peu trop, a-t-il malicieusement glissé devant les journalistes à l’issue de son succès. Tout le monde a envie de voir ça (ndlr: la dernière sortie de Federer). J’avais bien regardé et noté l’heure avant mon match.»

Consistance

Ce samedi, face au Kazakhstanais Alexander Bublik (ATP 44), peut-être attirera-t-il enfin un peu de lumière sur lui. L’homme aux trois titres du Grand Chelem le mérite car il est en train de revenir, en toute discrétion, à un très bon niveau. Au-delà de l’emballage (il en est actuellement à cinq victoires d’affilée), il y a le contenu. En Moselle, on a retrouvé un Stan Wawrinka consistant. Athlétiquement, déjà.

Depuis le début du tournoi, entamé au 1er tour des qualifications, le Vaudois a accumulé 9 h 57 de match en six jours. Sans flancher, jusqu’à présent. Même dans des situations qui s’y prêtaient. Comme en 8es contre le No 4 mondial Daniil Medvedev (6-4 6-7 6-3), où il aurait pu s’écrouler dans le dernier set après la perte du deuxième au tie-break en ayant manqué une balle de match. Rebelote vendredi: embarqué jusqu’au jeu décisif de la troisième manche, le Suisse a trouvé les ressources pour s’en sortir, au terme de 2 h 47 d’efforts.

«Stan, c’est comme un diesel. Il a besoin de s’échauffer et une fois qu’il est en route, il devient très dangereux»

Alessandro Greco, responsable du sport d’élite à Swiss Tennis

À voir si cette débauche d’énergie se fera sentir face à Bublik. En attendant, «Stanimal» a montré des signaux rassurants sur sa condition physique, lui qui souffrait régulièrement de «trous» ces derniers mois. «Stan, c’est comme un diesel. Il a besoin de s’échauffer et une fois qu’il est en route, il devient très dangereux», compare Alessandro Greco, responsable du sport d’élite à Swiss Tennis.

À nouveau étouffant

Revenu à la compétition fin mars, après un an d’absence et deux opérations au pied, Wawrinka se savait engagé dans un long processus, à 37 ans. Ses premières sorties, lors desquelles il apparaissait pataud, maladroit et souvent à contretemps (symptômes habituels d’un joueur en manque total de rythme et de repères), ont conforté les sceptiques dans leurs doutes et rappelé aux optimistes la notion de patience.

À Metz, les progrès réalisés sont notables: il sait à nouveau se montrer étouffant, scotchant ses adversaires derrière leur ligne de fond grâce à une puissance de frappe retrouvée aussi bien côté coup droit que revers. Il est aussi plus adroit et tient mieux sa mise en jeu, un secteur dans lequel il était en difficulté récemment.

De quoi lui ouvrir des perspectives réjouissantes. «J’ai toujours pensé que Stan était capable de revenir à un bon niveau et de regagner des tournois. Il ne faut jamais sous-estimer les grands champions, et il en fait partie», loue Alessandro Greco. 

Stan Wawrinka ne retrouvera probablement plus le niveau qui était le sien à son apogée, mais il peut encore offrir du plaisir à ses suiveurs. Vu d’où il revient, c’est déjà beaucoup.

De retour dans le top 200 lundi 

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