EspagneDeux personnes arrêtées pour trafic de matériel militaire vers la Russie
Après une enquête lancée en juin 2021, la police espagnole a arrêté deux personnes au Pays basque. Les suspects préparaient des «équipements pour les cockpits d’avions militaires».
Les autorités espagnoles ont annoncé, mercredi, avoir arrêté deux personnes, l’une ukrainienne et l’autre russe, pour un trafic présumé d’équipement aéronautique militaire vers la Russie, défiant l’embargo imposé par l’Union européenne depuis le début de la guerre en Ukraine.
Ces deux suspects ont été arrêtés séparément dans le nord du Pays basque, lors d’une opération de la police et des douanes espagnoles visant à stopper un envoi «imminent» de matériel militaire vers la Russie, selon le Ministère espagnol de l’intérieur. Il ne précise pas à quel moment les interpellations ont eu lieu, mais dit que l’envoi comprenait «des équipements pour les cockpits d’avions militaires». Parmi les deux suspects arrêtés figure le chef présumé de ce réseau de trafiquants.
Les enquêteurs ont commencé leur travail en juin 2021, après avoir été alertés sur une entreprise espagnole «échappant aux contrôles en vigueur», dirigée par un couple d’Ukrainiens. En examinant les fichiers de l’entreprise, les policiers ont mis au jour un réseau de fourniture d’équipements militaires à Moscou, reposant sur une «connaissance approfondie de la logistique des transports», selon le ministère.
Via des pays «non soumis à un embargo»
Les trafiquants présumés avaient mis au point un «système sophistiqué de documentation douanière», qui leur permettait d’expédier des marchandises «vers des pays non soumis à un embargo, alors qu’en réalité la destination était la Russie», détaille le communiqué du ministère. Une porte-parole de la police n’a pas été en mesure de préciser si la personne de nationalité ukrainienne placée en garde à vue était l’un des dirigeants de cette entreprise.
L’Union européenne a d’abord interdit les exportations d’armes vers Moscou après l’annexion de la Crimée ukrainienne par la Russie, en 2014, mais a considérablement durci les règles en imposant des sanctions radicales suite à l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022.