CyclismeLa nouvelle coqueluche du peloton est Irlandaise
Ben Healy est la révélation du début de saison du World Tour. L’Irlandais est une personnalité atypique, qui sait aussi se muer en soigneur quand il le faut.
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L’Irlandais a souffert mercredi sur la Flèche Wallonne.
IMAGO/BelgaIl est né à Kingswinford, dans les Midlands de l'Ouest en Angleterre, il est de nationalité irlandaise et a fait ses débuts au niveau international dans la bicyclette dans l’équipe d’un certain Bradley Wiggins. C’est peut-être de là qu’il tient son style bien à lui avec piercing, cheveux longs et barbe de plus de trois jours et forcément un humour très british. Mais c’est clairement d’ici aussi qu’il tient ce talent qui est en train de se révéler au grand jour lors de ces Classiques printanières.
Ben Healy a levé les bras cette saison, dès la mi-mars, sur le Semaine Coppi et Bartali. Mais ce sont ses performances en Belgique et aux Pays-Bas qui ont attiré l’attention des suiveurs de la petite reine. Car le coureur de l’équipe EF Education-EasyPost a fini deuxième de la Flèche Brabançonne la semaine dernière, derrière le Français Dorian Godon.
Il a ensuite doublé un certain Tom Pidcock, pour finir encore une fois deuxième, derrière Tadej Pogacar cette fois, sur l’Amstel Gold Race. «Ben était très fort, a d’ailleurs indiqué le Britannique de la formation Ineos. C’est bien de le voir comme ça. J’ai couru avec lui chez Trinity chez les jeunes et il m’avait aidé à gagner le Baby Giro (en 2020). Je suis content de le voir à l’avant.»
«Finir deuxième derrière le meilleur coureur du moment, je ne pouvais qu’être content de ça. C’était un peu surréaliste de me retrouver à célébrer à côté de Tom et de Pogacar, a rigolé pour sa part l’Irlandais, après avoir à peine posé ses lèvres sur l’Amstel servie après la course sur le podium en homme de goût. J’ai franchi un cap cette année, ce qui est super. Les jambes étaient encore très bonnes et j’espère continuer ainsi.»
S’est-il un peu enflammé après ces deux résultats de pointe? Mercredi, sur la Flèche Wallonne, on l’a vu à l’avant tout au long des trente derniers kilomètres, essayer d’accompagner des coups qui ne sont jamais vraiment partis. Il a aussi pris pas mal de vent et s’est usé à vouloir être toujours bien placé. L’Irlandais a toujours été précoce – en 2019, il avait remporté la 5e étape du Tour de l’Avenir, devenant le plus jeune vainqueur d’une étape dans l’histoire de la course - et il aime quand ça va vite.
La sanction a été terrible dans le Mur de Huy, où il n’a pas pu suivre les cadors. Healy a dû se contenter de la 32e place, à plus de 20 secondes de l’intouchable Pogacar. Une bonne leçon pour la suite et il faut espérer qu’il l’a enregistrée car il découvrira dans quelques jours le Tour d’Italie (6 mai au 28 mai), son premier grand Tour chez les grands.
En même temps, le coureur semble plutôt… polyvalent. Healy avait en effet été emmené sur Paris-Roubaix en tant que réserviste et a fini par occuper le poste de soigneur. Un exercice pas simple, que sa formation s’est empressée de filmer pour ses réseaux sociaux. «Ce n’est pas si facile qu’on le pense. J’ai loupé un ou deux passages de bidons», se marre-t-il dans cette vidéo qui a fait son petit effet.