Céréales ukrainiennesLes affaires continuent en mer Noire après le retrait russe
Au moins six cargos chargés de céréales se sont engagés dans le corridor maritime humanitaire en direction du Bosphore et de la Turquie.
Le trafic a repris lundi en mer Noire, le long du couloir maritime humanitaire qui permet l’exportation de céréales ukrainiennes, malgré le retrait temporaire de la Russie de l’accord international annoncé vendredi. Au moins six cargos chargés de céréales, dont le Ikaria Angel, affrété par le Programme alimentaire mondial et destiné à Djibouti avec 30’000 tonnes de blé à son bord, se sont engagés dans le corridor maritime humanitaire en direction du Bosphore et de la Turquie, selon le site Marine Traffic.
Le Centre de coordination conjointe (JCC), chargé de superviser l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire, a annoncé que douze cargos au total sont prévus dans la journée au départ des ports d’Ukraine. Le coordinateur des Nations unies pour l’Initiative sur les céréales ukrainiennes Amir Abdulla a réclamé lundi matin sur Twitter: «Aucun cargo civil ne doit devenir une cible militaire, ni être retenu en otage. L’alimentation doit passer».
De son côté le président turc Recep Tayyip Erdogan, l’un des garants de l’accord, assure qu’il va continuer de le défendre. «Bien que la Russie se montre hésitante parce que les mêmes facilités ne lui ont pas été offertes (qu’à l’Ukraine, ndlr), nous sommes résolus à poursuivre nos efforts au service de l’humanité», a déclaré le président turc.
Quatre autres bateaux devaient également se diriger vers l’Ukraine, dont un, sous pavillon turc, a déjà pris la mer lundi matin depuis Istanbul.
La Russie a annoncé vendredi qu’elle «suspendait» l’accord sur les exportations ukrainiennes après une attaque de drone sur Odessa. Dimanche, elle s’est également retirée «jusqu’à nouvel ordre» des inspections de navires, rendues obligatoires par l’accord international pour garantir le transport sécurisé des exportations agricoles ukrainiennes.
Les inspections continuent
Cependant, la Turquie et les Nations unies, deux des quatre partenaires de l’accord international sont bien décidées à passer outre et à poursuivre les mouvements de navires. Dans un communiqué dimanche soir, le JCC qui réunit des délégués de Russie, d’Ukraine, de Turquie et de l’ONU a annoncé que les délégations de Turquie et de l’ONU fournissaient des ressources supplémentaires aux inspections et que «dix équipes» devaient inspecter lundi 40 navires à destination de l’Ukraine.
Le JCC précisait avoir «obtenu l’accord de l’Ukraine. La délégation de Russie a été informée», notait-il, soulignant que celle-ci «entendait poursuivre le dialogue avec la Turquie et l’ONU». «La délégation de la Fédération de Russie s’est également dite prête à coopérer à distance sur les points qui exigent une décision immédiate», ajoutait le JCC. Après un coup d’arrêt samedi, onze cargos avaient pu être inspectés dimanche.