Cannes500 cinéastes dénoncent les ingérences de l’industrie dans leurs créations
Pour l’ouverture du festival, des réalisateurs, essentiellement francophones, demandent que la version finale de leurs films ne puisse être modifiée dans leur accord.
Quelque 500 cinéastes, principalement francophones, dont Albert Dupontel, Olivier Nakache et Éric Toledano ou les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne, dénoncent des ingérences de l’industrie sur leur travail artistique, «au nom de la rentabilité», dans une déclaration publiée mardi.
Réunis par la Société des réalisateurs de films (SRF), gardienne du cinéma d’auteur, ces artistes s’alarment dans ce texte publié le jour de l’ouverture du Festival de Cannes que «la diversité et la vitalité du cinéma soit de plus en plus affaiblies par certaines pratiques qui contreviennent aux principes fondamentaux du droit d’auteur et à la liberté de création»
Une forme de censure
Ils citent notamment des «scénarios modifiés, des collaborateurs artistiques et castings imposés, des films modifiés au montage par les diffuseurs, des choix de musique prescrits». Ces pratiques, «au nom de la rentabilité», «représentent immanquablement une forme de censure qui altère tout processus de création», estiment-ils.
«Elles remettent en question la liberté d’expérimentation et aboutissent à invisibiliser l’auteur, en se rapprochant dangereusement de la notion de «copyright» qui prévaut sur le marché américain». Dans la tradition juridique américaine, contrairement à l’Europe, le réalisateur n’a pas le dernier mot et peut perdre la main sur la destinée de son œuvre. En conséquence, les signataires réclament que la version finale du scénario, le titre du film, la version finale du montage ou encore les génériques ne puissent être modifiés sans l’accord de l’artiste.
Écho à la grève des scénaristes
Parmi les signataires figurent également Costa-Gavras, Kev Adams, Jacques Audiard, Claire Denis, Nicole Garcia ou encore Alice Winocour.
La question du respect des droits des différents acteurs de la chaîne de création des films est brûlante, comme en témoigne la grève des scénaristes qui paralyse Hollywood actuellement.