SuisseUnia demande des mesures contre le racisme au travail
La conférence des migrations du syndicat a adopté à Berne une résolution contre le racisme au travail. Ceci à l’occasion des 30 ans de l’introduction de la norme pénale contre le racisme.
- par
- Christine Talos
Il ne doit plus y avoir de racisme au travail. La conférence des migrations du syndicat Unia a adopté samedi à Berne une résolution en ce sens. Elle rappelle que la discrimination raciale reste un problème, notamment sur le lieu de travail, et demande des mesures plus poussées.
Cette résolution, intitulée «Stop au racisme au travail!» intervient alors que l’introduction de la norme pénale contre le racisme est entrée en vigueur il y a 30 ans, le 18 juin 1993. Cette norme interdit l’incitation publique à la discrimination raciale, ethnique ou religieuse. Les insultes racistes ainsi que les gestes qui rabaissent une personne dans sa dignité sont aussi interdits.
Norme insuffisante
Mais la conférence des migrations constate que cette norme est insuffisante. «Le problème principal est que l’espace privé, y compris le lieu de travail, est exclu de la norme pénale», explique Unia dans un communiqué. «De plus, ni le Code des obligations, ni la loi sur le travail ou le Code civil ne définissent clairement la discrimination. Les employés ne disposent donc pas des moyens juridiques nécessaires pour agir contre la discrimination raciale au travail», ajoute-t-il.
Or, c’est précisément sur le lieu de travail que la nécessité d’agir est la plus urgente, souligne Unia. Un rapport du Réseau de centres de conseil pour les victimes du racisme, publié en avril, montre qu’il est l’endroit où les incidents liés aux discriminations sont les plus nombreux, rappelle-t-il.
Raison pour laquelle la conférence des migrations d’Unia demande «le renforcement des normes de droit pénal, de droit civil et administratives pour lutter contre toutes les formes de discrimination sur le lieu de travail; l’accès non discriminatoire et effectif à la justice; le renforcement de la prévention par les autorités; et des CCT avec des dispositions sur les salaires minimums et des procédures de candidatures anonymes», énumère-t-elle. Sans oublier une offensive dans l’information et la sensibilisation des Suisses à la question.
Pour rappel, quelque 708 incidents racistes ont été recensés en Suisse en 2022, soit 78 de plus que l’année précédente. Les signalements les plus fréquents ont lieu dans le cadre du travail et de l’éducation.