Hockey sur glace: Patrick Fischer: «Ce n’est pas une situation facile à vivre»

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Hockey sur glacePatrick Fischer: «Ce n’est pas une situation facile à vivre»

Dimanche à Weinfelden, l’équipe de Suisse a bouclé sa troisième semaine de préparation en vue du Mondial. Malgré la victoire obtenue face à la Lettonie, certains joueurs vont être écartés par le sélectionneur national.

Chris Geiger Weinfelden
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Chris Geiger Weinfelden
Patrick Fischer n’a pas été totalement convaincu par son équipe ce week-end à Weinfelden.

Patrick Fischer n’a pas été totalement convaincu par son équipe ce week-end à Weinfelden.

Andy Mueller/freshfocus

«Le dernier survivant». Si le rassemblement de l’équipe de Suisse devait déboucher sur un film, le titre serait tout trouvé. En effet, peu nombreux sont les joueurs appelés par Patrick Fischer le 13 avril dernier qui seront encore présents au prochain Championnat du monde, prévu du 13 au 29 mai en Finlande. 

Il faut dire que le sélectionneur national a l’embarras du choix. Jamais ou presque dans l’histoire la Nati la qualité moyenne de l’effectif n’avait été autant élevée, la concurrence aussi dense. Depuis le début de la préparation, le groupe (rajeuni) convoqué par l’entraîneur zougois a enchaîné les victoires (cinq en six sorties). Positif (du moins comptablement), ce bilan a été réalisé sans les meilleurs éléments du pays, qui étaient alors encore engagés en finale des play-off de National League ou en NHL. Preuve de l’abondance de biens dont dispose le technicien de 46 ans. 

Il était donc réjouissant de constater que Patrick Fischer, malgré les deux succès obtenus par sa sélection devant la Lettonie ce week-end à Weinfelden, ne fanfaronnait pas. Au contraire, le coach alémanique a concédé que les performances livrées par son équipe étaient en deçà de ses attentes. L’occasion de rappeler à tout le monde que le curseur d’exigence avait évolué.

«On n’est pas super content de la manière dont on a joué ces deux matches face à la Lettonie, a lancé d’entrée le sélectionneur. On n’a pas réussi à rendre notre jeu fluide, ni à mettre la vitesse voulue. Il faut dire que ça fait trois semaines qu’on a commencé le rassemblement et celles-ci ont été dures pour les joueurs. Il y a eu beaucoup de travail, que ce soit sur ou en dehors de la glace. Dans l’ensemble, j’ai aimé l’attitude des mes joueurs, le caractère affiché par l’équipe. Moins le fait qu’on ait joué un match au lieu de deux.»

Sur la glace du HC Thurgovie, l’équipe de Suisse a effectivement manqué autant de constance que de consistance durant l’intégralité de ses parties. Une carence que plusieurs membres de l’effectif risquent de payer au prix fort.

Des gagnants, des perdants

«Il y a toujours des joueurs qui sortent gagnants de ces rassemblements, mais aussi d’autres qui n’arrivent malheureusement pas à montrer leur potentiel, a d’ailleurs rappelé Patrick Fischer. Ce n’est pas facile pour les joueurs car il y a beaucoup de pression sur leurs épaules. La situation est néanmoins très claire: il y a encore des joueurs qui doivent nous rejoindre et les membres actuels de l’équipe en sont conscients. Je dois reconnaître que ce n’est pas une situation facile à vivre.»

À chaque fois surnuméraires face aux Baltes, le défenseur genevois Roger Karrer et l’attaquant biennois Luca Hischier n’ont pas eu l’occasion de marquer des points. Ils devraient logiquement être écartés lors du prochain «cut» que le staff technique s’apprête à effectuer. «Les éventuels départs et arrivées au sein du groupe seront communiqués avant mercredi et notre départ pour la Finlande», a glissé le coach national.

À Tampere puis à Stockholm, l’équipe de Suisse s’apprête à affronter en amical trois gros morceaux – la Finlande, la Suède puis la République tchèque – à l’occasion des Beijer Hockey Games. Idéal aux yeux du sélectionneur à l’heure d’entamer la dernière ligne droite de la préparation.

«Les prochaines rencontres vont me permettre de situer le niveau de notre défense, a-t-il confié. Contre la France, l’Allemagne et la Lettonie, on avait logiquement davantage la possession du puck et la possibilité de jouer dans le camp adverse. J’espère que ce sera également le cas lors des trois prochaines rencontres. Plus sérieusement, ce seront de super défis pour nous.»

Meier, Hischier et Siegenthaler de la partie

Pour l’heure, il est encore trop tôt pour affirmer si les joueurs zougois, zurichois ou ceux évoluant en NHL prendront part à ce prestigieux tournoi. Une chose est sûre, en revanche: les stars helvétiques patinant Outre-Atlantique vont faire tout leur possible pour rejoindre l’équipe nationale. «Ils veulent représenter la Suisse, mais ce ne sont pas les seuls décisionnaires», a justement rappelé Patrick Fischer, en référence aux problèmes contractuels que les joueurs de la meilleure ligue du monde peuvent parfois rencontrer avec leur franchise.

Malgré cette problématique, Timo Meier (San Jose Sharks), Nico Hischier et Jonas Siegenthaler (New Jersey Devils) ont d’ores et déjà confirmé leur présence au Mondial finlandais. Les réponses de Janis Moser (Arizona Coyotes), Dean Kukan (Columbus Blue Jackets), Philipp Kurashev (Chicago Blackhawks) et Pius Suter (Detroit Red Wings) sont, elles, encore attendues. 

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