Marches propalestiniennes à Londres: La ministre de l’Intérieur accuse la police de partialité

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Marches propalestiniennes à LondresLa ministre de l’Intérieur accuse la police de partialité

Suella Braverman voulait interdire une manifestation propalestinienne, qu’elle qualifie de marche de la haine. Elle reproche son favoritisme à la police londonienne.

François Treuthardt
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François Treuthardt
Après avoir suscité l’indignation en affirmant, il y a quelques jours, que certains sans-abri vivaient dans la rue «par choix de vie», Suella Braverman a affirmé que certains des organisateurs des manifestations propalestiniennes «ont des liens avec des groupes terroristes, dont le Hamas».

Après avoir suscité l’indignation en affirmant, il y a quelques jours, que certains sans-abri vivaient dans la rue «par choix de vie», Suella Braverman a affirmé que certains des organisateurs des manifestations propalestiniennes «ont des liens avec des groupes terroristes, dont le Hamas».

REUTERS

La ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, habituée des propos controversés, a suscité une nouvelle polémique jeudi, après avoir mis en cause l’impartialité de la police dans sa gestion des manifestations, à deux jours d’une marche propalestinienne qu’elle souhaite voir interdire. Dans une tribune dans le journal The Times, la ministre très conservatrice a jugé que les responsables de la police paraissent avoir «leurs favoris» et appliquent un «deux poids, deux mesures».

Depuis plusieurs jours, le gouvernement conservateur a affiché son hostilité à la marche propalestinienne prévue samedi, le Premier ministre Rishi Sunak estimant qu’elle est «irrespectueuse» vis-à-vis des commémorations de l’armistice de la Première Guerre mondiale, qui se déroulent ce même week-end.

Mercredi, le Premier ministre a mis la pression sur la police londonienne, qui a refusé d’interdire la manifestation. Il a convoqué son chef, Mark Rowley, et prévenu qu’il le tiendrait «responsable» d’éventuels débordements, mais s’est rangé derrière le droit à manifester.

Les organisateurs ont «des liens avec des groupes terroristes»

Suella Braverman a, elle, qualifié la manifestation de «marche de la haine». «Je ne crois pas que ces marches soient simplement un appel à l’aide pour Gaza», a-t-elle insisté dans sa tribune, affirmant que certains des organisateurs «ont des liens avec des groupes terroristes, dont le Hamas».

«Les manifestants de droite et nationalistes qui commettent des agressions se heurtent à juste titre à une réponse sévère, mais les foules propalestiniennes affichant un comportement presque identique sont largement ignorées, même lorsqu’elles enfreignent clairement la loi», a-t-elle encore estimé. «J’ai parlé à des policiers et à d’anciens policiers, qui ont remarqué ce deux poids, deux mesures.»

Les déclarations de la ministre, qui a déjà suscité l’indignation en affirmant, il y a quelques jours, que certains sans-abri vivaient dans la rue «par choix de vie», ou avec son discours très dur sur l’immigration, ont provoqué une levée de boucliers.

«Elle dépasse les limites»

Tom Winsor, ancien chef de l’organe chargé de superviser l’action de la police dans le pays, a jugé, sur la BBC, que ses propos étaient «sans précédent» et que la ministre «dépasse les limites». «Suella Braverman est hors de contrôle», a fustigé la députée de l’opposition travailliste en charge des questions de sécurité, Yvette Cooper, sur X (ex-Twitter), critiquant sa «tentative dangereuse de saper le respect envers la police dans un moment sensible et d’enflammer les tensions communautaires».

Depuis l’attaque meurtrière du Hamas sur Israël, le 7 octobre, et les représailles massives israéliennes sur la bande de Gaza, plusieurs marches ont eu lieu à Londres, globalement dans le calme, même si la police a arrêté 188 personnes.

(AFP)

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