NeuchâtelSursis pour «Le Régional», train mythique
Passer du rail à la route n’est pas si simple entre Le Locle et Les Brenets, en raison d’un tunnel difficile à élargir.
- par
- Vincent Donzé
Les jours du train «Régional» ne sont plus comptés. Alors que la suppression de cette ligne à voie étroite était prévue le 9 décembre prochain, son remplacement par des bus électriques est un casse-tête géologique imprévu: entre Les Brenets et Le Locle, l’élargissement d’un tunnel n’est pas aussi facile que prévu, comme l’a constaté le média «ArcInfo».
Finalement, le Régional a été maintenu dans l’horaire 2024 et une prolongation de son exploitation a été demandée à la Confédération, pour plusieurs années.
Plutôt qu’investir dans le tunnel routier des Petits Monts pour le mettre au gabarit des bus, autant transformer la voie étroite actuelle de manière à éviter un changement de rame au Locle, entre La Chaux-de-Fonds et Les Brenets. Tel est l’avis de l’association «Le Régional», à l’horizon 2035.
Une pétition a été lancée pour le maintien du «Régional», jugé plus économique et plus écologique que des bus électriques. Le «Régional», ce sont huit minutes de plaisir ferroviaire sur voie étroite, été comme hiver. Le problème, c’est son marchepied impraticable par les personnes à mobilité réduite.
Des quais surélevés et une motrice à plancher surbaissé ont été évoqués, mais selon les partisans, une rampe sur le quai suffirait pour répondre aux exigences de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand).
Selon l’association, la fréquentation du «Régional» pourrait être augmentée jusqu’au seuil donnant droit à des aides fédérales, à condition de porter sa cadence à la demi-heure tout au long de la journée, et non pas seulement aux heures pendulaires, le conducteur étant actuellement payé pour attendre…
De prime abord, le maintien de la voie ferrée est devisé à 40 millions de francs, face aux 16 millions initialement prévus pour une liaison en bus. Alors que la route passe par le col des Roches, le «Régional» dispose de trois tunnels sur une distance de 4,3 kilomètres.
L’option du bus permettrait de recycler le tracé du train et d’éviter ainsi le goulet Col-des-Roches, pour aller jusqu’au lac des Brenets, voire jusqu’à Villers-le-Lac (F). Plusieurs secteurs ferroviaires pourraient devenir cyclables ou piétonniers.