Une condamnée à mort pour trafic de drogue graciée en Indonésie

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IndonésieGraciée après vingt ans dans le couloir de la mort pour trafic de drogue

Une Indonésienne de 49 ans, reconnue coupable en 2002 d’avoir voulu importer de l’héroïne dans le pays, a été graciée par le président Joko Widodo. Une première, selon Amnesty International.

Merri Utami devait être exécutée en 2016 malgré des appels à la clémence, mais les autorités l’avaient épargnée à la dernière minute, ainsi que neuf autres condamnés.

Merri Utami devait être exécutée en 2016 malgré des appels à la clémence, mais les autorités l’avaient épargnée à la dernière minute, ainsi que neuf autres condamnés.

AFP

Le président indonésien Joko Widodo a gracié une femme après vingt ans passés dans le couloir de la mort pour trafic de drogue, a annoncé vendredi son avocat, un geste «sans précédent» pour Amnesty International. Merri Utami, 49 ans, avait été condamnée à mort en 2002 par le tribunal de Tangerang, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Djakarta, après avoir été reconnue coupable d’avoir tenté d’importer clandestinement de l’héroïne dans le pays.

«Nous apprécions cette clémence. Enfin, le président veut ouvrir les yeux sur le fait que les crimes liés à la drogue ne concernent pas seulement les barons de la drogue et des peines sévères», a déclaré l’une des avocates de Merri Utami, Aisya Humaida.

Le directeur exécutif d’Amnesty International en Indonésie, Usman Hamid, a quant à lui salué la décision d’accorder la grâce à une condamnée à mort, estimant cette décision «sans précédent» sous l’administration de Widodo.

Widodo a gracié Utami sept ans après avoir envoyé pour la première fois un plaidoyer à son prédécesseur. La condamnée devait être exécutée en 2016, mais les autorités l’avaient épargnée à la dernière minute, ainsi que neuf autres condamnés.

Politique en évolution

En 2014, Widodo a alerté sur l’«urgence liée à la drogue» dans le pays, appelant à des peines plus sévères pour les délits liés à la drogue et rétablissant les exécutions. Son gouvernement a cependant commencé à amender ses politiques radicales, selon l’avocat des droits de l’homme Todung Mulya Lubis.

En 2021, l’Indonésie a prononcé au moins 114 condamnations à mort, selon un rapport d’Amnesty International, portant à plus de 500 le nombre de condamnés à mort dans le pays, dont un certain nombre sont des ressortissants étrangers. Cette année-là, 82% de toutes les condamnations à la peine capitale enregistrées concernaient des infractions liées à la drogue, selon ce même rapport.

(AFP)

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