AvironFaute d’avion, Frédérique Rol et l’équipe de Suisse prennent le bus
L’aéroport de Kloten étant paralysé mercredi matin, suite à une panne chez Skyguide, la Fédération suisse d’aviron a décidé d’envoyer ses athlètes en Pologne par la route. Soit 1100 kilomètres entre Zurich et Poznan. Premières réactions.
- par
- Claude-Alain Zufferey
La rameuse Frédérique Rol va renouer avec la compétition vendredi à l’occasion de l’épreuve de Coupe du monde de Poznan, en Pologne. À condition que la délégation helvétique arrive un jour à destination. En raison de la fermeture de l’espace aérien suisse mercredi matin, les dirigeants de la Fédération d’aviron ont activé un plan B: trois minibus!
Jointe par téléphone mercredi en fin d’après-midi, la Vaudoise de 29 ans se trouvait donc sur une autoroute allemande, à proximité de Leipzig au lieu de se reposer dans sa chambre d’hôtel. Il restait encore 400 kilomètres à parcourir à son minibus avant d’arriver à Poznan, ville polonaise qui se situe à plus de 300 kilomètres à l’est de Berlin. «Nous essayons de passer le temps comme nous pouvons, de rendre se voyage le plus agréable possible. Nous avons effectué plusieurs pauses afin de nous détendre les jambes, mais je ne vous cache pas que ce n’est pas une préparation idéale en vue des courses du week-end. Et moi j’ai encore de la chance, je ne débute que vendredi. Certains de mes coéquipiers seront déjà sur l’eau jeudi», commente Frédérique Rol.
Compétitrice avant tout
Retour donc sur cette journée pas comme les autres. «Nous avons déjà appris tôt mercredi matin que l’espace aérien suisse allait être fermé, mais nous nous sommes tout de même rendues à Zurich. C’est là-bas que les dirigeants de la Fédération suisse d’aviron nous ont dit qu’ils cherchaient des solutions pour qu’on aille en Pologne par un autre moyen que l’avion. Du coup, certains membres de l’équipe n’étaient plus très chauds pour effectuer ce déplacement. Mais finalement tout le monde a pris place dans trois véhicules», expliquait l’athlète du Lausanne-Sports Aviron.
L’option de rester à quai et de reporter ce retour sur la scène internationale a-t-elle été envisagée? «Pour moi non. Malgré tout, nous restons des compétiteurs. Nous sommes inscrits en Pologne, nos bateaux sont déjà sur place, alors je me voyais mal regarder ces courses à la télévision.»
Première compétition depuis les JO de Tokyo
Pour la Vaudoise ce rendez-vous de Poznan est un bon moyen de voir quel niveau de forme est le sien, puisqu’elle n’a plus pris part à une compétition depuis les Jeux olympiques de Tokyo, où elle avait obtenu une septième place en deux de couple poids légers avec Patricia Merz (SC Zoug). «L’année post-olympique a été très compliquée pour moi. J’ai changé de structure d’entraînement. Je me réjouissais de ces épreuves de Poznan pour enfin reprendre du plaisir sur l’eau. Nous n’allons pas arriver sur la ligne de départ dans les meilleures conditions. Il faut rajouter à ce long déplacement de plus de 11 heures en minibus, un manque d’entraînement, car nous ne nous sommes pas retrouvées en duo cette semaine. Nos bateaux étaient en route pour la Pologne. Mais nous restons optimistes», conclut Frédérique Rol, pas vraiment contrariée par ce voyage de 1100 kilomètre sur les routes allemandes et polonaises.
Le retour, lui, devrait pouvoir s’effectuer par la voie des airs. A moins que certains membres de la délégation suisse aient pris goût aux voyages en minibus.