MédecineLe botox pourrait permettre de mieux lutter contre la douleur
Des chercheurs ont découvert, un peu par hasard, de nouvelles applications pour cette toxine utilisée à des fins cosmétiques et pour le traitement de certaines maladies.
- par
- Julien Baumann
Les propriétés du botox sont mondialement connues pour leurs vertus antirides. Mais d’autres applications de la toxine botulique A1, son nom scientifique, sont utiles à la médecine, notamment pour traiter les spasmes ou ralentir le développement du cancer de l’estomac. Des chercheurs de l’Institut Paul Scherrer (PSI), dans le canton d’Argovie, ont maintenant découvert que le botox pourrait potentiellement soulager les douleurs plus rapidement que les médicaments actuels.
Les scientifiques précisent qu’ils ont découvert cette nouvelle propriété un peu par hasard. Leur but était d’abord d’injecter un certain type de protéines dans la toxine pour en atténuer ses effets. Mais les expériences ont montré que l’action du botox sur les nerfs était au contraire accélérée lors des essais.
«Nous avons d’abord cru que nous avions commis une erreur», affirme Oneda Leka, auteure de l’étude, dans un communiqué paru ce lundi. D’autres tests réalisés sur des souris ont confirmé cette trouvaille surprenante. Ce résultat, aussi inattendu soit-il, ouvre de nouvelles possibilités de traitement pour diverses affections, estiment les chercheurs. «Dans le domaine de la médecine de la douleur, un additif qui accélère le début de l’effet d’un médicament de longue durée très efficace pourrait être intéressant», commente Richard Kammerer du laboratoire de recherche biomoléculaire du PSI.
Un dosage rapidement mortel
Dans chaque traitement impliquant du botox, il est essentiel d’utiliser avec prudence un dosage très précis de ce médicament, rappelle l’Institut Paul Scherrer, car il s’agit de la neurotoxine naturelle la plus puissante qui soit. Elle peut entraîner de dangereuses paralysies, plus connues sous le nom de botulisme. Il existe un risque de contamination des aliments par cette toxine. La maladie reste rare: au cours des dix dernières années, seuls un ou deux cas par an ont été recensés en Suisse. Il suffit de 100 nanogrammes de botox injectés en intraveineuse pour tuer un être humain, car la toxine paralyse notamment les muscles respiratoires.
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