DiplomatieBlinken réaffirme à Erdogan le soutien de Washington à la Turquie
En visite officielle à Ankara, le secrétaire d’État américain a assuré lundi au président turc qu’il pourrait compter sur l’aide des États-Unis, après le séisme du 6 février.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a achevé lundi une visite de deux jours en Turquie, où il a affiché le soutien des États-Unis, après le séisme dévastateur et s’est voulu rassurant sur l’état des relations bilatérales, parfois tendues.
Il s’agissait du premier déplacement du secrétaire d’État américain en Turquie, depuis sa prise de fonction il y a deux ans. Il a pris fin après un entretien d’une heure et quart environ avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, à l’aéroport d’Ankara.
Lors de leur réunion, le secrétaire d’État a promis de continuer à porter assistance à la Turquie, selon un compte rendu du porte-parole du département d’État, Ned Price. Les deux dirigeants ont également discuté du soutien à l’Ukraine et insisté sur le fait de travailler «plus étroitement» sur une série de sujets bilatéraux dont la défense, l’énergie et le commerce.
La Turquie, médiatrice dans le conflit en Ukraine
Dans un contexte de tension croissante, les États-Unis reconnaissent à leur allié turc un rôle constructif: depuis le début du conflit en Ukraine, le 24 février 2022, Ankara – qui maintient de bonnes relations avec Kiev et Moscou – a offert sa médiation pour y mettre fin.
Après son entretien avec le président Erdogan, Antony Blinken s’est rendu au mausolée de Mustafa Kemal Atatürk – père fondateur de la Turquie moderne et passage obligé pour tout dignitaire étranger – où il a déposé une couronne de fleurs sous une pluie glaçante et signé un livret.
Les États-Unis et la Turquie, alliés au sein de l’OTAN, entretiennent des relations parfois tendues. En priorité, le blocage turc de l’adhésion à l’Alliance de la Suède et la Finlande, dont les candidatures sont en suspens depuis mai.
Les F-16 de la discorde
Parmi les autres dossiers géopolitiques, la vente potentielle d’avions de chasse F-16 promis par le président Joe Biden à la Turquie. Cette vente est bloquée par le Congrès à Washington, en raison des inquiétudes suscitées par le bilan de la Turquie en matière de droits de l’homme et des menaces pesant sur la Grèce.
Autre point de discorde, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) que la Turquie considère comme «terroriste» et qui a été l’une des principales forces combattant le groupe jihadiste État islamique (EI) avec l’appui aérien de la coalition internationale menée par les États-Unis.
La visite d’Antony Blinken s’inscrit aussi dans le contexte du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie, le 6 février. Quatorze jours après ce séisme d’une magnitude de 7,8 qui a dévasté le sud de la Turquie et le nord de la Syrie, les dégâts restent considérables et le bilan très élevé: près de 45’000 personnes y ont perdu la vie, selon les dernières données.
Une aide supplémentaire de 100 millions de dollars
Les États-Unis avaient déployé, dès le lendemain du séisme, plusieurs équipes de recherche et secours en Turquie, soit environ 200 personnes, et débloqué une première tranche de 85 millions de dollars en aide humanitaire. Dimanche, Antony Blinken a annoncé une aide supplémentaire au pays de 100 millions de dollars.
Après la Turquie, l’émissaire américain achèvera sa tournée européenne à Athènes, où il aura lundi soir et mardi une série d’entretiens avec les autorités de ce pays, rival historique de la Turquie mais également partenaire au sein de l’OTAN.