FootballLa Suisse et le devoir de la patience
En Andorre vendredi soir (20h45), l’équipe nationale devra faire en sorte de trouver la clé collectivement face à la 153e nation FIFA.
- par
- Valentin Schnorhk Andorre-la-Vieille
Gagner, forcément. Comment imaginer un autre sort que celui de battre Andorre vendredi (20h45) pour cette équipe de Suisse qui veut se qualifier le plus rapidement possible pour l’Euro 2024? Elle a beau faire la liste des circonstances atténuantes, rien ne suffira à justifier une excuse. Même le souvenir de 2016, lorsqu’elle s’était imposée 2-1 en livrant une prestation presque déshonorante, ne permet pas d’avancer à tâtons.
Bien sûr, le déplacement andorran n’est pas le plus confortable qui soit. Pour atterrir à l’aéroport d’Andorre-La Seu d’Urgell, lequel se situe sur le territoire espagnol à une grosse demi-heure de la petite capitale d’Andorre-la-Vieille, l’équipe de Suisse a dû s’adapter. Elle s’est ainsi déplacée en jets privés, par grappes de joueurs. Quatre petits avions se sont donc successivement posés, jeudi, en fin de journée. Et personne n’a été épargné par les turbulences.
Pas de quoi être intensément perturbés pour la rencontre de vendredi soir. Même si tout le monde se veut prudent. «Nous devrons faire un match sérieux, en montrant notre qualité, a ainsi rappelé Murat Yakin à la veille du match. Andorre voudra se battre et courra beaucoup. Ses matches sont toujours serrés. Nous devrons être exigeants.» En effet, la 153e nation FIFA reste sur neuf matches lors desquels elle n’a jamais encaissé plus de deux buts. Lors de sa dernière sortie au Kosovo, elle avait même accroché le nul 1-1.
«Les joueurs ont déjà montré en mars contre la Biélorussie (réd.: victoire 5-0 en Serbie, à huis clos) dans un match sans spectateurs qu’ils étaient capables de se mettre au niveau, se convainc Yakin. Il est clair que nous nous attendons à être dominants, avec beaucoup de possession de balle. Mais nous devrons aussi être concentrés, gagner les duels, travailler avec intensité et avoir des idées sur le plan offensif.»
Briller collectivement
C’est là-dessus que l’équipe de Suisse sera principalement jugée: sur sa capacité à faire des différences collectivement parlant, face à un bloc qui sera indéniablement compact et bien organisé. «Nous avons une équipe forte, nous savons quoi faire dans ces moments-là, assure Ricardo Rodriguez. Même si nous savons que cela sera difficile. Nous devrons être patients, être calmes dans notre façon de jouer.» Parce qu’à défaut, la Suisse aura – normalement – les individualités pour lui résoudre des problèmes.
Lesquelles? Xherdan Shaqiri, qui a marqué la semaine passée avec Chicago, sans doute. Zeki Amdouni, possiblement. Même si Murat Yakin n’a laissé filtré aucune de ses intentions sur la composition qu’il alignera (excepté la titularisation dans les buts de Gregor Kobel, déjà annoncée), sachant qu’il ne doit pas perdre de vue le match contre la Roumanie, lundi, à Lucerne, qui s’annonce un peu plus exigeant.
Le cas de Manuel Akanji, qui n’a rejoint le groupe que mardi soir, après sa victoire en Ligue des champions, est notamment en réflexion: «Je lui ai demandé comment il se sentait, lui m’a dit qu’il était prêt», a fait savoir Yakin. Pas sûr qu’il prenne le risque.