HCA-HCC: les fans refont le match: «On aime bien le caissier mais il faut conclure lundi»

Un soulagement mesuré dans le camp ajoulot et une pointe de déception dans le camp chaux-de-fonnier. C’est le sentiment qui se dégageait après l’acte V du barrage de promotion-relégation samedi qui a vu la formation ajoulote l’emporter et prendre les devants (3-2) dans la série.

Bénévole au HCC depuis 22 ans, Maude a vécu la promotion des Abeilles en 1996. En vivra-t-elle une autre prochainement? La Chaux-de-Fonnière n’a pas perdu tout espoir, «mais il me semble difficile de pouvoir couper les Ajoulots dans leur élan.» Ces derniers viennent de remporter les trois derniers duels, infligeant au passage sa plus longue série de défaites de l’exercice au HC La Chaux-de-Fonds.

«On s’est peut-être emporté un peu vite à 2-0. Dos au mur, Ajoie est revenu fort. Depuis deux matches, l’équipe manque de punch, de grinta et de lucidité dans le jeu. La saison a été longue, et on est parti tellement fort dans cette série…» L’ouverture du score d’Asselin après 77 secondes sur penalty n’a évidemment pas aidé. «On perd ensuite de l’énergie à essayer de revenir. La réduction du score à 30 secondes du terme est arrivée trop tardivement. Si l’équipe y était parvenue dix minutes plus tôt, cela aurait mis plus de pression sur l’adversaire.»

Quoi qu’il advienne lundi soir, Maude applaudira ses favoris: «On est super fiers de ce qu’ils ont accompli cette saison.»

Préparateur physique depuis une décennie au HC Franches-Montagnes, club de MyHockey League, Raphaël n’aurait pu rêver meilleure affiche pour ce barrage. «Je me rends aux matches des deux équipes mais davantage à Porrentruy. Ajoie, c’est mon club de cœur. Et dans cette série, je suis complètement derrière le HCA.»

Un club que le Franc-Montagnard suit depuis 1986, «c’était l’époque d’Anton Siegenthaler et compagnie.» «Gullit», c’est comme cela qu’on le surnomme sur le haut-plateau jurassien, sent que les Chaux-de-Fonniers sont en train de flancher physiquement. Et c’est un expert qui le dit: «Depuis jeudi (acte III), Ajoie a pris possession de ce barrage. Bien que le résultat soit serré ce soir, je n’ai pas senti le HCA en danger comme il a pu l’être il y a une semaine.»

Raphaël est aujourd’hui un supporter confiant, bien plus qu’il ne l’était après deux matches. «Très confiant, même. On ira en conquérant lundi!»

Christophe vit au Noirmont, petit village des Franches-Montagnes réputé pour son festival de musique, le «Chant du Gros», et pour ses supporters des deux clans qui se croisent dans chaque rue de la bourgade. «L’harmonie règne chez nous», tient-il d’emblée à rassurer. Il vit pourtant des jours difficiles. Supporter inconditionnel du HCC, il travaille à Porrentruy. Malgré le contexte tendu du moment, le Noirmontain a tenu à s’exprimer à visage découvert. «Au village, ça va, mais au boulot, on me chambre pas mal. J’assumerai malgré tout lundi matin.»

Si Christophe regrette cette ouverture du score tombée trop tôt «qui a plombé le moral de l’équipe», il n’a pas perdu espoir de fêter prochainement une promotion des Abeilles. «La Chaux-de-Fonds joue comme Ajoie l’a fait lors des deux premières confrontations. On manque de présence devant leur goal, on n’est pas au rebond. Il est logique que le HCA mène à ce moment-ci de la série.» Son rêve? «Il n’a pas changé depuis le départ. Je vois une série qui se décide sur un but en prolongation lors du septième acte mercredi prochain.»

Avec les risques que cela comporte, forcément: «Pour les cardiaques, ça va être pénible», convient Christophe.

Nicolas de Boécourt et Nicolas de Delémont ont passé la soirée ensemble. «On est deux abonnés, l’un en place assise, l’autre en place debout.» Pour cet acte V, les deux fans ont quelque peu bouleversé leurs habitudes. Leur avis sur ce match ? «On aurait dû le «tuer» plus vite et mettre plus que deux buts. Mais on a vu des Ajoulots solides dans l’ensemble. On ne fera pas la fine bouche, on accueille cette victoire à bras ouverts.»

Le duo de «Nico» a senti le HCC à la peine: «Il n’a pas la même énergie qu’en début de série. L’adversaire paraît émoussé et n’a pas l’habitude de perdre. A 5 contre 5, il n’a d’ailleurs pas les armes pour passer.» Cependant, les deux hommes se gardent bien d’enterrer trop tôt leur rival de l’Arc jurassien: «On aime bien le caissier, mais si on peut conclure lundi, il faut le faire. La quatrième victoire est toujours la plus difficile à obtenir.»