Football - Le LS a fait face à la colère. Dernier bastion avant l’indifférence

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FootballLe LS a fait face à la colère. Dernier bastion avant l’indifférence

La réaction des fans lausannois dimanche était intolérable. Mais la négativité qui entoure le club est peut-être sa dernière lueur de vie.

Florian Vaney Lausanne
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Florian Vaney Lausanne

La première équipe du Lausanne-Sport génère tellement de problèmes qu’elle capte toute l’attention. Établir une liste, c’est ne pas savoir par où commencer et ne jamais arriver au bout. Pourtant, il y a bien une forêt qui alimente l’arbre qui cherche à la cacher. L’arbre, c’est l’équipe qui a touché le fond en Super League en perdant dimanche face à Lucerne. La forêt, c’est tout le reste. À commencer par le Team Vaud. L’académie à la base du «projet jeunesse» vanté et (sur)vendu par le LS. Et là, la réalité ajoute une dimension au vertige déjà ressenti. Les M21 sont avant-derniers en 1re ligue. Les M18? Lanterne rouge de leur groupe. Les M17, eux, ne laissent que Schaffhouse derrière eux.

Le dessin d’ensemble est terrible. Surtout à repenser aux discours qui faisaient et font encore la part belle aux investissements consentis par Ineos dans la formation des jeunes Vaudois. Peut-être que l’avancement de certains talents pour accélérer leur apprentissage a déstabilisé la pyramide. Sans doute que les M21 se porteraient légèrement mieux si Anel Husic, par exemple, n’avait pas été appelé avec l’équipe fanion au commencement de la saison. Admettons. Il n’y a pas là un argument suffisant pour masquer un triste constat: l’échec sportif du Lausanne-Sport est global. Et remplir la réserve avec des espoirs venus du Portugal ou de Monaco n’arrangera sans doute ni les choses, ni l’image renvoyée au public.

Un environnement délétère

L’échec, c’est ce rap qui continue de précéder chaque rencontre à la Tuilière et que la gestion sportive du club a rendu obsolète en six mois. L’échec, c’est ce latéral qu’on a à peine chercher à retenir l’été dernier et qui s’apprête à devenir champion avec Zurich. L’échec, c’est regarder ces jeunes Vaudois s’épanouir ailleurs parce que l’environnement général du LS les a fait fuir. L’échec, c’est de n’évoquer plus que colère et mépris à ses suiveurs.

Rien ne justifiera jamais la réaction des ultras lausannois dimanche. Ceux-ci défendent un message de désaccord total depuis des mois: lancer des feux d’artifice sur le terrain l’a rendu parfaitement inaudible. Ils savent pourtant parfois faire passer leurs idées avec humour, originalité et provoc à travers des banderoles qui peuvent être bien trouvées. Tomber dans la violence, c’est s’enlever tout crédit.

Que restera-t-il?

Le paradoxe veut que derrière la tristesse de ces actes se trouve peut-être le dernier motif d’espoir du Lausanne-Sport. Face à la chute libre du club, face à sa perte d’identité, à ce directeur sportif que plus personne ne peut voir et à ce tableau d’ensemble toujours plus terne, beaucoup continuent de souffrir. À l’extérieur. À l’intérieur évidemment aussi, sachant qu’il est ridicule de considérer que le naufrage actuel n’attriste aucun employé du LS. Le navire coule, les passagers s’accrochent. Pour combien de temps encore?

La double rupture survenue dimanche, sur le terrain et en tribune, place sans doute le Lausanne-Sport au-dessus de son dernier filet de sécurité. En bas, l’indifférence guette. Bientôt, qui sera encore là pour se formaliser des choix qui ont mené le club de la Tuilière où il se trouve? À l’aube d’un printemps qui pourrait être celui d’une mort lente et sans relief vers la Challenge League, il convient de se poser la question.

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