ItalieLe glacier le plus au sud de l’Europe menacé de disparaître d’ici 10 ans
La fonte du Calderone dans les Apennins s’accélère toujours plus. Les experts estiment qu’il s’évaporera dans 10 à 20 ans.
Le glacier Calderone, dans le centre de l’Italie, est le plus méridional d’Europe, un titre qu’il risque de perdre d’ici 10-20 ans au vu du rythme accéléré de sa fonte, selon des experts. Situé dans une vallée du Gran Sasso, un massif de la chaîne des Apennins dans la région des Abruzzes, le Calderone a commencé à se désagréger il y a une vingtaine d’années, un phénomène qui s’est accéléré au fil des ans en raison de la hausse des températures due au réchauffement climatique.
Il était pourtant devenu le glacier le plus méridional du continent après la fonte de celui de Corral del Veleta dans la Sierra Nevada espagnole au début du XXème siècle. «Il s’agit du glacier le plus méridional de l’Europe et c’est pourquoi il est une icône et un symbole, mais maintenant il se réduit comme peau de chagrin», constate tristement Massimo Frezzotti, un spécialiste des glaciers.
Moins de neige
«Nous estimons qu’il pourrait disparaître dans les 10 à 20 prochaines années», estime Massimo Frezzotti, président de la commission italienne d’étude des glaciers. «La durée des périodes d’ablation (processus de disparition de glace ou de neige à la surface d’un glacier, NDLR) est devenue de plus en plus longue, les précipitations sont restées constantes mais les chutes de neige ont diminué, et bien sûr la masse du glacier a diminué de plus en plus», résume-t-il.
Massimo Pecci, un membre de son groupe de travail, étudie le Calderone depuis 25 ans: «Depuis 2000, nous avons assisté à une réduction progressive de son épaisseur et de sa surface, ainsi qu’à sa fragmentation en glaciers plus petits», observe-t-il.
Le réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, notamment l’utilisation d’énergies fossiles, a entraîné une hausse de 1,1 degré de la température moyenne à la surface de la Terre par rapport au milieu du 19ème siècle. L’essentiel de cette hausse s’est produit au cours des 50 dernières années. «Nous ne savons pas comment cette histoire va se terminer (…) Espérons qu’elle ne se terminera pas!» veut croire Massimo Pecci.