Football - Pour Servette, demain n’est plus si loin

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FootballPour Servette, demain n’est plus si loin

Le revers 2-0 à Bâle éloigne les Grenat de l’Europe. L’occasion de préparer le terrain en vue de la saison prochaine.

Valentin Schnorhk Bâle
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Valentin Schnorhk Bâle
Les Genevois ont quitté Bâle la tête basse. Leurs dirigeants doivent maintenant penser à la suite.

Les Genevois ont quitté Bâle la tête basse. Leurs dirigeants doivent maintenant penser à la suite.

Eric Lafargue

Il y a d’autres moments pour faire preuve de recul. Dimanche, à Bâle, Servette a payé cher les décisions arbitrales. À dix, puis à neuf, difficile d’éviter cette défaite 2-0, malgré tous les honneurs qui l’entourent. Encore plus d’en tirer les conséquences qui finiront bien par s’imposer. À l’issue de la rencontre, logiquement, les Grenat n’avaient qu’une seule intention: s’épancher sur la rigidité des sanctions décidées par M. Bieri, ainsi que sur son attitude perçue comme très caporaliste, plutôt que se projeter sur la suite. Compréhensible.

Sauf que la suite, c’est déjà maintenant. Elle intervient dès la réception de Sion dimanche à la Praille, qui sera suivie des neuf autres dernières rencontres de la saison. «Il nous reste dix matches. Il faudra les prendre les uns après les autres, à commencer par ce derby histoire de passer ensuite quelques jours de vacances l’esprit tranquille, lance le défenseur Vincent Sasso, lequel sera suspendu pour cette affiche. L’essentiel, c’est de se dire que nous n’avons plus rien à perdre, et qu’il faudra montrer de l’orgueil, tout en cherchant à produire du jeu.»

Pour Jérémy Frick, il reste même de l’espoir, malgré un retard sur le troisième (Young Boys) qui s’élève désormais à dix points: «Rien n’est fini, notamment quand on voit qu’YB perd encore des plumes, se persuade le gardien genevois. Il y a certainement quelque chose à jouer, j’en suis convaincu. Cela s’est déjà vu par le passé.» Motif d’espoir: les Grenat doivent encore affronter les Bernois, avec la possibilité de leur prendre des points dans une confrontation directe.

«Dernière chance» enterrée

Pourtant, avant l’escapade rhénane, Alain Geiger avait de lui-même considéré que ce serait «la dernière chance» de Servette. Autrement dit, ne pas prendre de points à Saint-Jacques serait synonyme d’ambitions européennes déchues. Prendre au mot l’entraîneur servettien, c’est donc aussi l’interroger sur la manière dont il appréhende la fin de saison: «Pour un entraîneur, c’est toujours le prochain match qui est le plus important, a-t-il défini. En l’occurrence, c’est désormais Sion.» Limpide.

Alors, Servette serait-il englué dans une gestion à la petite semaine? Pense-t-il véritablement pouvoir encore accrocher le podium? On peine à y croire. Du moins en ce qui concerne la direction sportive et le staff technique, les joueurs étant finalement dans leur rôle. Ce qui est vrai toutefois, c’est que les décideurs servettiens voulaient entretenir l’espoir avant Bâle, histoire de rappeler aux ambitions d’un club qui entend bien pouvoir jouer, d’ici à trois ans, le haut du tableau. La Coupe d’Europe, pour Servette, c’est toujours un moyen de créer un engouement et une dynamique favorable autour de lui.

L’occasion de s’étoffer

Ce ne sera vraisemblablement pas pour 2022-23. Ce qui ne remet pas tout en cause. Qui dit moins d’enjeu ne dit pas forcément moins d’intérêt. Servette a de quoi préparer l’avenir. Et on peine à imaginer que Philippe Senderos ne suggère pas à Alain Geiger de réfléchir à une planification des semaines à venir qui soit au service de la saison prochaine. En clair, en utilisant surtout des joueurs sur lesquels les Grenat comptent pour l’avenir (qu’ils soient issus de la formation ou non, du moment qu’ils ont un contrat qui court après l’été). Mais pas seulement.

Étoffer ce Servette, c’est aussi lui donner encore plus de ressources au niveau de son modèle de jeu. Qu’il puisse être capable de répondre à de plus en plus de problématiques, et de s’éviter certaines séries négatives à rallonge qui le sépare encore des premiers rôles. Il faut d’ailleurs noter que cette opération a déjà été enclenchée ces dernières semaines par Alain Geiger. À Bâle (et même en infériorité numérique) comme lors des rencontres précédentes, les Grenat se sont montrés plus agressifs dans leur approche défensive: le bloc se veut plus haut sur le terrain, le pressing fait partie de la réflexion et il y a l’ambition d’un SFC plus intense sans ballon. Il y a désormais neuf matches pour peaufiner ces intentions.

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