FootballLudovic Magnin: «Je ne joue pas un rôle, je suis moi-même»
A l’heure de la reprise avec Lausanne, le nouveau coach de la Tuilière évoque sa personnalité. Pour la première fois de sa carrière, il va entraîner dans sa langue maternelle…
- par
- Nicolas Jacquier
Passé précédemment par la formation du LS, Ludovic Magnin n’avait que 21 ans lorsqu’il avait quitté Yverdon durant l’été 2000 pour rejoindre Lugano avant de découvrir dix-huit mois plus tard la Bundesliga (Werder Brême, VfB Stuttgart) jusqu’en 2010, année de son rapatriement au FC Zurich. Le Vaudois a aujourd’hui 43 ans et le voici «enfin» de retour en Suisse romande, propulsé à la tête de son LS, ce club sous le maillot duquel, gamin, il rêvait d’évoluer et qu’il doit désormais remonter en Super League.
Pour «Ludo» de la Tuilière, ce retour au pays est à la fois lourd de symboles et chargé en émotions. «C’est la première fois que je vais entraîner dans ma langue maternelle, observe-t-il. Même si je n’ai jamais eu de problèmes pour faire passer un message et des émotions en allemand, certaines expressions ne sont pas tout à fait les mêmes ou n’ont pas leur équivalent dans l’autre langue. Cela faisait un moment que l’idée de revenir par ici me bottait, peut-être le mal du pays (rires). Mon père m’a toujours dit que le plus important, c’était de ne pas oublier ses racines. J’ai d’ailleurs toujours l’accent vaudois, non?»
Simple en apparence, la mission confiée à l’ancien international helvétique – faire en sorte que Lausanne retrouve la Super League dès le printemps prochain – n’est pourtant pas gagnée d’avance. Ludovic Magnin le sait mieux que quiconque: il ne sera fait aucun cadeau aux Lausannois.
«Je n’ai pas de potion magique, reconnaît-il. Si l’on pense qu’être favori suffit à être promu, on se trompe. On aura le meilleur contingent de Challenge League. Cela ne fera pas automatiquement de nous la meilleure équipe… Ce que je peux garantir par contre, c’est que l’on va tout donner. Je veux que les gars sortent du terrain avec le maillot mouillé.»
Celui qui a récemment sauvé Altach d’une relégation à laquelle le club autrichien semblait condamné à son arrivée a rencontré ses joueurs ce mercredi matin, à l’occasion de la reprise des entraînements. Lors de cette prise de contact initiale, quelle a été son message? «On n’a pas parlé tactique!, s’exclame-t-il. Je leur ai dit ma manière de fonctionner. Dans la vie, on ne peut pas traiter tout le monde de la même manière. Je ne joue pas un rôle, je suis moi-même. Pour la première et la dernière fois de la saison, j’ai aussi évoqué l’exercice précédent: «Les gars, vous avez pris des coups mais ils étaient mérités»…»
Cash et direct, ainsi est Magnin, privilégiant les relations humaines sincères à l’hypocrisie des réseaux sociaux. «J’ai besoin de pouvoir parler d’autre chose que de foot avec mes joueurs.»
Le successeur d’Alain Casanova a prévu cinq matches amicaux – le premier contre le SLO le 25 juin. Dans les prochains jours (idéalement…), un défenseur central et un attaquant devraient compléter l’actuel mercato du LS.