Explosion de BeyrouthMandat d’amener contre l’ex-Premier ministre libanais
Le juge chargé de l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 a chargé jeudi les forces de sécurité d’interpeller Hassan Diab après le refus de ce dernier de se présenter à un interrogatoire.
![L’ex-Premier ministre libanais Hassan Diab (poster de gauche, deuxième rangée) a été inculpé, ainsi que d’autres ministres, pour sa responsabilité dans l’explosion au port de Beyrouth qui a fait 214 morts et plus de 6500 blessés le 4 août 2020. L’ex-Premier ministre libanais Hassan Diab (poster de gauche, deuxième rangée) a été inculpé, ainsi que d’autres ministres, pour sa responsabilité dans l’explosion au port de Beyrouth qui a fait 214 morts et plus de 6500 blessés le 4 août 2020.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/10/de206b76-8094-41b9-b138-e248cf96158c.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1345&fp-x=0.5&fp-y=0.5003717472118959&s=d94279c513a04097182049fc1db844e9)
L’ex-Premier ministre libanais Hassan Diab (poster de gauche, deuxième rangée) a été inculpé, ainsi que d’autres ministres, pour sa responsabilité dans l’explosion au port de Beyrouth qui a fait 214 morts et plus de 6500 blessés le 4 août 2020.
AFPLe juge chargé de l’enquête sur l’explosion dévastatrice l’an passé au port de Beyrouth a émis un mandat d’amener à l’encontre de l’ancien Premier ministre, Hassan Diab, après son refus de se présenter jeudi à un interrogatoire, a indiqué une source judiciaire.
Début juillet, Hassan Diab a été inculpé ainsi que trois anciens ministres. Pour le prochain interrogatoire fixé au 20 septembre, le juge Tarek Bitar a ainsi chargé les forces de sécurité d’interpeller Hassan Diab, selon la même source.
L’explosion le 4 août 2020 de plusieurs centaines de tonnes de nitrate d’ammonium, stockées depuis des années au port – «sans mesure de précaution» de l’aveu même du gouvernement – a fait 214 morts et plus de 6500 blessés, dévastant des quartiers entiers de la capitale.
En juillet, le juge Bitar avait demandé au Parlement la levée de l’immunité de trois députés qui ont occupé des postes de ministres, «en vue d’intenter des poursuites pour potentielle intention d’homicide» et «négligence et manquements».
Dirigeants accusés de tout faire pour torpiller l’enquête
Le Parlement a refusé jusqu’ici de lever l’immunité des parlementaires concernés, tandis que le ministre de l’Intérieur n’a pas autorisé Tarek Bitar à interroger le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. La classe dirigeante est accusée de tout faire pour torpiller l’enquête et éviter des inculpations.
La décision jeudi du juge Bitar – qui fait l’objet d’accusations de «politisation» de l’enquête, notamment par le puissant parti chiite pro-Iran Hezbollah – intervient au lendemain d’une lettre envoyée par la direction du Conseil des ministres arguant «d’obstacles constitutionnels» pour justifier la décision de Hassan Diab de ne pas assister à la séance d’interrogatoire.
Après avoir catégoriquement rejeté une enquête internationale, les autorités libanaises ont dessaisi de ses fonctions le premier juge chargé de l’affaire, Fadi Sawan, après l’inculpation de hauts responsables.
Hassan Diab avait démissionné quelques jours après l’explosion, mais continue depuis d’assumer ses fonctions de Premier ministre chargé de la gestion des affaires courantes, faute de la formation d’un nouveau gouvernement dans ce pays en plein marasme politique et économique.