États-UnisLe spectre du «chaos» de la dette américaine plane
Une chute de 45% des marchés boursiers a été prédite en cas de défaut de paiement des États-Unis, mercredi. Et cela pourrait faire le beurre de la Chine, juge la Maison-Blanche.
La Maison-Blanche avait déjà publié mercredi un scénario très sombre en cas de défaut sur la dette publique américaine – ce qui n’est jamais arrivé encore – en prédisant une chute de 45% des marchés boursiers, une récession d’ampleur historique et une explosion du chômage.
Le bras de fer politique en cours sur la dette américaine fait le jeu de la Chine, qui n’aime rien tant que de voir le «chaos» aux États-Unis, a averti jeudi la cheffe des opérations budgétaires à la Maison-Blanche. «Ils aiment cela. Ils aiment le chaos dans le système américain. Ils aiment voir que nous ne pouvons pas accomplir nos tâches les plus élémentaires», a dit Shalanda Young lors du briefing quotidien de la Maison-Blanche, à propos du grand rival chinois.
«Est-ce que la démocratie fonctionne encore?»
La haut responsable a estimé que cette question de la dette américaine s’inscrivait dans une interrogation plus globale: «Qu’est-ce qui fonctionne dans le monde? Est-ce que la démocratie fonctionne encore? Ou est-ce que le modèle chinois fonctionne?»
L’administration Biden et l’opposition parlementaire républicaine sont engagées dans un bras de fer sur le plafond de la dette publique, alors que le compte à rebours est enclenché vers un possible défaut américain, qui pourrait survenir à partir du 1er juin.
Fameux plafond d’endettement
Le Congrès américain doit régulièrement voter pour relever ce fameux plafond d’endettement public. Le président Joe Biden demande aux Républicains de le faire sans conditions, mais l’opposition réclame en échange des coupes dans la dépense publique.
La directrice du renseignement américain, Avril Haines, a, elle, estimé jeudi devant une commission du Sénat que la Chine mais aussi la Russie «profiteraient» d’un cataclysme financier aux États-Unis pour affirmer que la première puissance mondiale «n’est pas capable de fonctionner comme une démocratie».
Un défaut américain serait, quelle que soit sa durée, générateur «d’incertitude internationale sur la valeur du dollar et sur les institutions américaines», créant ainsi de «la volatilité» sur les marchés liés à la devise américaine, a-t-elle mis en garde.