En pleine polémique, le rappeur Médine plaide la «maladresse»

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Accusé d’antisémitismeEn pleine polémique, le rappeur Médine plaide la «maladresse»

Le rappeur, au centre d’une controverse après un message sur X (ancien Twitter), explique lutter depuis longtemps contre le «poison» de l’antisémitisme. 

Médine n’en est pas à sa première polémique.

Médine n’en est pas à sa première polémique. 

AFP

Le rappeur Médine s’est défendu mercredi des accusations d’antisémitisme, dénonçant un «poison» et plaidant la «maladresse» à la veille de sa venue aux journées d’été des écologistes, qui continuent de se déchirer en public sur cette invitation devenue «un piège».

Après deux semaines de polémique, Médine sort du silence. Une mise au point dans deux entretiens au Parisien et à Paris Normandie, pour s’excuser à nouveau de son message sur X (ex-Twitter) qualifiant l’essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déportés, de «resKHANpée». «C’est une erreur, je le reconnais», dit-il, expliquant qu’il n’avait «pas en tête l’histoire de sa famille» lorsqu’il a publié ce «tweet maladroit» en réponse à un message de Mme Khan le qualifiant de «déchet». «On me taxe d’antisémitisme et cela me broie», se désole-t-il. «L’antisémitisme est un poison, je le combats depuis longtemps», dit-il.

Il doit pourtant encore se justifier de cette «quenelle» effectuée il y près de dix ans avec le polémiste Dieudonné. «Je croyais que (c’)était de la liberté d’expression», assure-t-il, disant avoir compris «trop tard» qu’il s’agissait d'un «signe de ralliement antisémite». Le rappeur admet «traîner un certain nombre de boulets», comme d’anciens propos homophobes – «une erreur de langage» – ou le morceau «Don’t Laïk» – «une ode à la laïcité qui n’a pas été comprise». Il rejette également l’étiquette islamiste: «Je ne suis pas communautariste (...) Je ne veux pas de créneaux pour les musulmanes dans les piscines (ni) de menus spéciaux dans les cantines», affirme-t-il.

Pas question pour lui de renoncer au débat prévu jeudi en fin de journée, dans sa ville natale du Havre, avec la patronne d’EELV Marine Tondelier. «Je maintiens ma présence», tranche l’artiste, convaincu que ses détracteurs cherchent à «discréditer la gauche à travers (lui)» et fustigeant un «antiracisme de salon».

«La tête sous l’eau»

Sauf que ces explications n’apaisent en rien le climat chez les Verts. «Ça n’est pas suffisant», a de nouveau estimé le député Julien Bayou sur France 2, mettant un peu plus la pression sur sa cheffe de parti à qui il a assuré «faire confiance pour cadrer le débat» et «l’interrompre si la clarification n’est pas là».

Mais pour la tête de liste aux européennes, Marie Toussaint, le mal est fait. «On a eu tout faux de A à Z», a-t-elle déclaré sur Franceinfo, jugeant que «le problème c’est pas Médine, c’est nous». «On a cherché le buzz, on l’a eu, de la pire des manières possibles» et «nous nous sommes tendu à nous-mêmes un piège», a-t-elle insisté, constatant que les écologistes «se font accuser à la fois par les amis de Médine et par ses ennemis», ce qui «prouve bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas». Et de répliquer au passage à Jean-Luc Mélenchon qui a chargé des Verts «soumis au qu’en-dira-t-on des hypocrites». Au contraire, «nous ne sommes soumis à personne et certainement pas à M. Mélenchon», a-t-elle rétorqué, lançant au leader Insoumis que «quand on a un allié qui est dans la difficulté, on n’en profite pas pour lui mettre la tête sous l’eau».

Message non reçu par le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, qui dénonçait au même moment sur RMC et BFMTV le «procédé odieux, mensonger et infamant utilisé à l’égard de Médine» et la «faute» des écologistes qui «cèdent à une campagne orchestrée par l’extrême droite et reprise par la macronie». Une «cabale ignoble» également condamnée par la cheffe des députés Insoumis, Mathilde Panot, qui a répété sur France Inter que le «rappeur engagé» n’est «pas antisémite» et s’est dite «heureuse qu’il vienne à l’université d’été» de son parti samedi dans la Drôme, après celle d’EELV.

Déprogrammé d’un festival belge

(AFP)

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