Football: «À Sion, la vraie locomotive, c’est lui…»

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Football«À Sion, la vraie locomotive, c’est lui…»

Avec sept buts à son actif, Giovanni Sio s’impose comme un rouage important du club valaisan. Coach mental, Pascal Saint-Yves, qui le suit à distance, évoque l’implication et la renaissance de l’attaquant de Tourbillon.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Giovanni Sio bénéficie aujourd’hui encore des conseils avisés de Pascal Saint-Yves. Une réelle complicité unit les deux hommes depuis plusieurs années.

Giovanni Sio bénéficie aujourd’hui encore des conseils avisés de Pascal Saint-Yves. Une réelle complicité unit les deux hommes depuis plusieurs années.

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S’il fallait désigner un joueur qui ne renonce jamais, ce serait sans doute lui, Giovanni Sio. À 34 ans, l’expérimenté attaquant du FC Sion se comporte en vrai capitaine qu’il n’est pas – à se demander pourquoi d’ailleurs. Longtemps cantonné au rôle de joker, l’homme a déjà planté sept buts, ce qui en fait le meilleur buteur de Tourbillon. Il sait aussi se montrer reconnaissant.

À chacun de ses buts ou presque, Sio n’oublie ainsi pas d’associer Pascal Saint-Yves, préparateur mental passé naguère par la Porte d’Octodure (il y avait travaillé avec Laurent Roussey, qu’il avait également suivi à Saint-Étienne). C’est à cette occasion-là que les deux hommes avaient fait connaissance. «Je retrouve aujourd’hui le Sio que j’ai connu à Sion en 2011. Je le trouve transformé. À Sion, la vraie locomotive, c’est lui…» Dans le cas de l’Ivoirien, on pourrait même parler de renaissance.

Nouveaux territoires à explorer

À l’époque déjà, Pascal Saint-Yves avait développé une méthode afin de mettre les joueurs en confiance. Un travail qu’il continue d’exercer à distance avec le No 13 de Tourbillon. «Je travaille beaucoup sur le cognitif à travers l’imagerie mentale, explique-t-il. On a atteint les limites physiologiques de l’être humain. On n’ira pas plus vite. Il faut développer d’autres pistes, notamment au niveau de l’anticipation» Concrètement, comment cela se traduit-il? «L’attaquant qui doute doit se concentrer sur le but jusqu’à en être obsédé. Je conseille souvent au buteur en manque de confiance de faire une compilation de ses meilleures réussites et de se la passer en boucle.»

«En termes d’exigences, il n’y avait rien… C’était le Club Med (…) Il faudrait durablement introduire dans ce club la culture du travail et de la gagne»

Pascal Saint-Yves, préparateur mental

Amoureux du Valais, cet expert en neuro-performance avait suivi quelques entraînements du club valaisan en fin d’automne dernier alors que Paolo Tramezzani en était encore le coach. Il avait alors été effaré de ce qu’il avait vu. Ou plutôt pas vu… «En termes d’exigences, il n’y avait rien… C’était le Club Med. À l’époque, Giovanni avait la tête à l’envers (…) D’une manière générale, il faudrait durablement introduire dans ce club la culture du travail et de la gagne.»

Un succès en forme de déclic?

Mathématiquement, un premier pas a été franchi le week-end passé à Lucerne, avec une victoire inespérée obtenue sur le fil (2-1). «Les joueurs ont été beaucoup plus présents que d’habitude dans le combat et dans les duels, observe notre interlocuteur. Ce genre de victoire peut déclencher quelque chose. Mais il ne faut pas s’asseoir dessus, David Bettoni doit en être conscient.»

On ne pouvait raisonnablement quitter le Français sans lui demander son avis sur Mario Balotelli. «On sait tous que s’il veut jouer, il peut être exceptionnel. Vu de l’extérieur, j’ai l’impression qu’il se disperse trop, qu’il n’est pas concentré sur l’essentiel.» À nouveau suspendu pour avoir récolté une huitième biscotte en Suisse centrale, Balotelli manquera le derby du Rhône ce samedi contre Servette (20 h 30).

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